Extract notice to the Minister
Venclexta (lymphome à cellules du manteau)
Name of the manufacturer : AbbVie
Form : Co. Et Trousse (orale solide)
Dosage : 10 mg, 50 mg, 100 mg
Indication : Lymphome à cellules du manteau (en association avec l'ibrutinib)
INESSS' Recommendation
Refus d'inscription - Ensemble des aspects
Minister's decisions
À venir
Evaluation published on October 29, 2025
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Le lymphome à cellules du manteau (LCM) est un type de cancer des ganglions qui est grave, incurable et qui progresse plus ou moins rapidement selon certaines de ses caractéristiques. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 66 ans et les personnes atteintes de ce type de cancer ont une espérance de vie qui peut varier entre 2 à 9 ans. Les traitements actuellement disponibles pour le LCM visent à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients. Le traitement initial est constitué d’une chimiothérapie en association avec le rituximab suivi, pour certains patients, d'une autogreffe de cellules souches. Par la suite, certaines personnes recevront un traitement d’entretien par le rituximab durant 3 ans ou par l’ibrutinib (ImbruvicaMC), inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton (iTKB) administré oralement, pendant 2 ans. Mis à part l’ibrutinib, ces traitements sont administrés à l’hôpital en clinique externe pour la plupart. Toutefois, la majorité des patients présenteront éventuellement une rechute de la maladie. À ce moment, les iTKB sont des traitements possibles, parmi ceux-ci, seul l’ibrutinib est remboursé actuellement.
Le vénétoclax (VenclextaMC), en association avec l’ibrutinib, est un médicament utilisé pour traiter les personnes atteintes d’un LCM récidivant ou réfractaire, c’est-à-dire qui ont reçu au moins 1 traitement antérieur. Cette association vise notamment à ralentir la progression de la maladie. Ces 2 médicaments s’administrent quotidiennement par voie orale, le vénétoclax pour une période maximale de 2 ans et l’ibrutinib jusqu’à la progression de la maladie.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’association vénétoclax/ibrutinib repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que, chez les personnes atteintes d’un LCM qui ont reçu au moins 1 traitement, cette association permet de retarder la progression de la maladie d’environ 10 mois, par rapport à l’ibrutinib seul. Toutefois, les données actuelles ne permettent pas de conclure qu’elle pourrait prolonger la vie des patients. L’ajout de vénétoclax à l’ibrutinib entraîne plus d’effets indésirables que l’ibrutinib seul. Les plus fréquents incluent la diarrhée, la fatigue, la diminution des globules blancs dans le sang et les nausées. Somme toute, l’ajout de vénétoclax à l’ibrutinib représente une option de traitement supplémentaire à ce stade de la maladie.
Le coût de traitement de l’association vénétoclax/ibrutinib est trop élevé. Il est d’ailleurs supérieur à celui de l’ibrutinib pris seul. Ce coût additionnel de l’association par rapport à l’ibrutinib seul ne peut être justifié par les bienfaits cliniques qu’elle procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients). De fait, le rapport entre son coût et son efficacité supérieure par rapport à l’ibrutinib n’est pas favorable. De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement de cette association de médicaments entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 8,4 millions de dollars sur le budget de la RAMQ pour le traitement de 90 patients.
L’INESSS est conscient qu’il est important, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement pouvant retarder la progression de la maladie et de maintenir une bonne qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. Dans ce contexte, puisque le coût de VenclextaMC est très élevé par rapport aux bénéfices démontrés, l’INESSS recommande au ministre de ne pas rembourser le VenclextaMC, en association avec l’ibrutinib, pour le traitement des patients atteints du lymphome à cellule de manteau récidivant ou réfractaire.