Extract notice to the Minister
Pluvicto (CPRCm)
Name of the manufacturer : AAA
Form : Sol. Inj. I.V.
Dosage : 1 000 MBq/ml (entre 7,5 et 12,5 ml selon calibration)
Indication : Pour le traitement du cancer de la prostate métastatique résistant à la castration
INESSS' Recommendation
Inscription – Avec conditions
Minister's decisions
Surseoir à la décision (2023-07-06)
Evaluation published on June 28, 2023
Download Advice to minister about Pluvicto (CPRCm)
Extrait d'avis sur Pluvicto 649 KiO
Le cancer de la prostate est un cancer fréquent chez les hommes au Québec. Lorsque ce cancer est métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, il n’existe aucun traitement pour le guérir. À ce stade de la maladie, les patients vivent habituellement moins de 3 ans. Ceux qui ont une maladie métastatique reçoivent actuellement une thérapie hormonale accompagnée d’un médicament de la classe des inhibiteurs de la voie de signalisation du récepteur des androgènes (ARAT) ou d’une chimiothérapie de la classe des taxanes nommée docetaxel. Lorsque ces médicaments ne peuvent plus être utilisés, les options thérapeutiques sont limitées. La thérapie hormonale est maintenue et le cabazitaxel (JevtanaMC), une autre chimiothérapie de la classe des taxanes, ou plus rarement le radium-223 (XofigoMC), un radiopharmaceutique, peuvent être administrés. Toutefois, plusieurs patients ne peuvent pas recevoir ces médicaments. À ceux-ci, les meilleurs soins de soutien, c’est-à-dire différents traitements pour maîtriser les symptômes, mais étant inactifs contre la maladie, sont offerts.
Le lutécium vipivotide tétraxétan (PluvictoMC, 177Lu-PSMA) est un médicament qui cible les cellules cancéreuses présentant l’antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA), et libère une substance radioactive pour les détruire. Ce traitement vise à retarder l’aggravation des symptômes, à ralentir le plus possible la détérioration de la qualité de vie ainsi qu’à prolonger la vie des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration. Le 177Lu-PSMA s’administre par voie intraveineuse. Un examen d’imagerie spécialisé, la tomodensitométrie par émission de positrons (TEP) qui cible le PSMA, est nécessaire pour identifier les patients admissibles à ce traitement. Actuellement, cet examen est peu accessible dans le système de santé.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du 177Lu-PSMA repose sur 2 études : la 1re compare le médicament aux meilleurs soins de soutien tandis que la 2e le compare au cabazitaxel. Les résultats montrent que le 177Lu-PSMA prolonge l’espérance de vie des patients par rapport aux meilleurs soins de soutien, mais pas par rapport au cabazitaxel. Toutefois, il semble occasionner moins d’effets indésirables que le cabazitaxel. Le 177Lu-PSMA ne semble pas détériorer la qualité de vie des patients. Une autre étude a comparé indirectement le 177Lu-PSMA à différents traitements, notamment le radium-223, mais ses résultats sont très incertains. Somme toute, le 177Lu-PSMA comble un besoin de santé, car il constituerait une option supplémentaire qui s’ajoute au cabazitaxel et au radium-223. De plus, il pourrait représenter un nouveau traitement pour les patients incapables de tolérer une chimiothérapie supplémentaire, qui préfèrent ne pas en recevoir ou qui ne pourraient recevoir le radium-223.
Le coût de traitement du 177Lu-PSMA est élevé. Comparativement aux meilleurs soins de soutien et au cabazitaxel, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) n’est pas favorable. De plus, ce rapport est inconnu pour la comparaison avec le radium-223. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement du 177Lu-PSMA entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 59 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 567 patients. Des coûts additionnels d’environ 2,7 millions de dollars relatifs à la réalisation de 657 TEP au PSMA sont également attendus.
Bien que cette maladie ne puisse pas être guérie à ce stade, l’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie et de conserver une bonne qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser PluvictoMC, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.