Extract notice to the Minister
Keytruda (CSTNm)
Name of the manufacturer : Merck
Form : Sol. Perf. I.V.
Dosage : 25 mg/ml (4 ml)
Indication : Pour le traitement du cancer du sein triple négatif (CSTN) localement récidivant non résécable ou métastatique
INESSS' Recommendation
Inscription – Avec conditions
Minister's decisions
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2023-07-06)
Surseoir à la décision (2023-05-25)
Evaluation published on May 25, 2023
Download Advice to minister about Keytruda (CSTNm)
Extrait d'avis sur Keytruda CSTNm 536 KiO
Test compagnon de Keytruda CSTNm 266 KiO
Le cancer du sein est l’un des cancers les plus souvent diagnostiqués chez les femmes au Québec. Chez 15 à 20 % de celles-ci, les cellules cancéreuses ne produisent pas les récepteurs des œstrogènes et de la progestérone et le cancer ne fabrique pas en très grande quantité le récepteur de type 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2). Ce type de cancer du sein, appelé triple négatif, est plus agressif que ceux ne présentant pas ces caractéristiques, ce qui veut dire qu’il est plus susceptible de se propager à d’autres organes ou de récidiver. Actuellement, lorsque ce cancer est au stade avancé, c’est-à-dire qu’il ne peut pas être retiré par chirurgie ou qu’il s’est propagé à d’autres organes, les personnes atteintes reçoivent une chimiothérapie, généralement composée d’une taxane ou d’une combinaison de carboplatine et de gemcitabine.
Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie qui active le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque à la maladie. En ajout à la chimiothérapie, il vise à retarder la progression du cancer et à prolonger la vie. Le pembrolizumab s’administre par injection intraveineuse pendant une période maximale de 2 ans.
L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables du pembrolizumab repose sur une étude de bonne qualité. Ses résultats montrent que chez les patientes dont les tumeurs expriment fortement le marqueur PD‑L1 (score combiné positif du PD‑L1 ≥ 10), l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie retarde la progression de la maladie et prolonge la vie, sans nuire à la qualité de vie. Les effets secondaires du pembrolizumab sont acceptables considérant la sévérité de la maladie au stade avancé. Le traitement par le pembrolizumab, en association avec une chimiothérapie, représenterait une option thérapeutique supplémentaire pour les personnes atteintes d’un cancer du sein triple négatif au stade avancé.
Le coût de traitement du pembrolizumab en association avec la chimiothérapie est élevé. De plus, comparativement à la chimiothérapie seule, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie) n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les 3 premières années suivant l’ajout de cette indication, cette association entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 10 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 139 patientes.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patientes et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement pour prolonger la vie. Il est également sensible à la condition des femmes atteintes de ce type de cancer. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser KeytrudaMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.