Extract notice to the Minister
Keytruda (CETC)
Name of the manufacturer : Merck
Form : Sol. Perf. I.V. (fiole)
Dosage : 25 mg/ml (4 ml)
Indication : Traitement périopératoire du carcinome épidermoïde de la tête et du cou (CETC)
INESSS' Recommendation
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Minister's decisions
À venir
Evaluation published on December 03, 2025
INESSSid: 26641
Recevable on April 07, 2025
Download Advice to minister about Keytruda (CETC)
Extrait d'avis au ministre sur Keytruda(CETC) 766 KiO
Test compagnon de Keytruda 332 KiO
Le cancer de la tête et du cou est un cancer grave qui progresse rapidement. Il touche principalement différents endroits dans la région de la bouche (cavité orale, larynx, pharynx). La plupart de ces cancers sont de type « carcinomes épidermoïdes (CETC) ». Dans la majorité des cas, les CETC sont diagnostiqués à un stade localement avancé, c’est-à-dire en présence d’une tumeur de grosse taille ou d’un cancer qui s’est étendu dans les zones près de la tumeur, mais qui ne s’est pas propagé dans le reste du corps. À ce stade, la tumeur est parfois retirée avec une chirurgie. Lorsque cela est fait, la chirurgie est presque toujours suivie de radiothérapie dite « adjuvante ». Elle peut être associée à une chimiothérapie (chimioradiothérapie concomitante) lorsqu’il y a un risque élevé que le cancer revienne malgré l’opération. Toutefois, même avec ces interventions, les risques de récidive et de décès demeurent élevés.
Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie qui entraîne l’activation du système immunitaire pour qu’il puisse attaquer le cancer. Ce médicament peut être offert aux personnes atteintes d’un CETC de stade localement avancé qui peut être retiré avec une chirurgie et qui présente une protéine appelée PD-L1. Avant la chirurgie, le pembrolizumab est donné par injection intraveineuse toutes les 3 semaines pour un total de 2 doses. Après la chirurgie, 15 autres doses de pembrolizumab sont données. Il est d’abord reçu en combinaison avec la radiothérapie ou avec la chimioradiothérapie concomitante, puis il est poursuivi seul.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du pembrolizumab repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que par rapport au traitement habituel, l’ajout du pembrolizumab provoque une réduction importante de la taille de la tumeur chez un pourcentage plus élevé de patients avant la chirurgie et réduit le risque de récidive ou de décès après celle-ci. Ces effets positifs semblent être présents lorsque le cancer présente le PD-L1. Il est encore trop tôt pour savoir si l’ajout du pembrolizumab permet de prolonger la vie des patients. Le pembrolizumab entraîne des effets secondaires qui s’ajoutent à ceux de la radiothérapie ou de la chimioradiothérapie. Ces effets sont surtout causés par l’activation du système immunitaire, et comprennent des dérèglements de la glande thyroïde, des inflammations des poumons et des réactions sur la peau. En outre, le pembrolizumab ne semble pas nuire davantage à la qualité de vie que le traitement habituel.
Le coût de traitement avec le pembrolizumab est élevé et il s’ajoute à celui des traitements habituels. Toutefois, ce coût additionnel ne peut être justifié par les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients). De fait, le rapport entre son coût et son efficacité supérieure par rapport aux traitements habituels n’est pas favorable. De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement de cette nouvelle indication du pembrolizumab entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 23,4 M$ de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 517 patients.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à des options de traitement qui augmentent les chances de guérison de ce cancer. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser KeytrudaMC pour le traitement périopératoire du CETC localement avancé résécable, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.