Extract notice to the Minister
Imbruvica (LLC)
Name of the manufacturer : Janss. Inc
Form : Caps.
Dosage : 140 mg
Indication : En association avec le vénétoclax, pour le traitement de 1re intention de la leucémie lymphoïde chronique
INESSS' Recommendation
Inscription – Avec conditions
Minister's decisions
Surseoir à la décision (2024-02-01)
Evaluation published on December 27, 2023
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La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est un cancer du sang qui affecte surtout une population âgée. C’est un cancer qui évolue, la plupart du temps, lentement et qui affecte peu l’espérance de vie des patients traités. À l’exception de la greffe de cellules souches, à laquelle peu de patients sont admissibles, il n'existe aucun traitement pour guérir ce cancer. Actuellement, au Québec, la majorité des patients atteints d’une LLC qui ont des symptômes de la maladie et qui n’ont jamais été traités, mais qui ne peuvent pas recevoir une chimiothérapie comprenant de la fludarabine reçoivent l’ibrutinib (ImbruvicaMC), le zanubrutinib (BrukinsaMC), l’acalabrutinib (CalquenceMC) en association ou non avec l’obinutuzumab (GazyvaMC), ou le vénétoclax (VenclextaMC) en association avec l’obinutuzumab.
L’ibrutinib est un médicament de la même classe que l’acalabrutinib de la famille des inhibiteurs de la tyrosine kinase de Bruton. Il peut être donné en association avec le vénétoclax aux personnes atteintes d’une LLC et n’ayant jamais été traitées. Ce traitement vise à retarder la progression de la maladie. Il s’administre quotidiennement par voie orale sur un maximum de 15 cycles de 28 jours chacun.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’association ibrutinib/vénétoclax repose sur 2 études. Les résultats de l’étude principale, de bonne qualité, démontrent que l’association ibrutinib/vénétoclax retarde la progression de la maladie comparativement à l’association chlorambucil/obinutuzumab, traitement qui n’est presque plus utilisé au Québec. Les résultats de l’autre étude, de faible qualité, suggèrent que l’association ibrutinib/vénétoclax peut être efficace chez les patients atteints de la LLC, et ce, même en présence de mutations qui rendent la maladie plus agressive. De plus, des études de comparaison indirecte suggèrent que l’association ibrutinib/vénétoclax est au moins aussi efficace que les traitements utilisés au Québec à ce stade de la maladie. Les effets secondaires le plus fréquemment rapportés concernant l’association ibrutinib/vénétoclax comprennent les diarrhées, les éruptions cutanées, les infections urinaires et la fatigue. L’association ibrutinib/vénétoclax ne semble pas détériorer la qualité de vie des patients par rapport à l’association chlorambucil/obinutuzumab. Ainsi, l’association ibrutinib/vénétoclax représente une option supplémentaire pour les patients atteints d’une LLC.
Le coût de traitement par l’association ibrutinib/vénétoclax est élevé. Pour les patients non admissibles à un traitement à base de fludarabine, il est cependant inférieur au coût moyen des autres traitements administrés, et ce, pour des bénéfices de santé jugés globalement similaires d’après les données consultables. De plus, pour les patients admissibles à un traitement à base de fludarabine, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) comparativement au protocole de chimiothérapie fludarabine, cyclophosphamide et rituximab (FCR) est vraisemblablement favorable. De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’inscription de l’association ibrutinib/vénétoclax entraînerait des dépenses additionnelles inférieures à 10 millions de dollars sur le budget de la RAMQ.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de retarder la progression de la maladie et de conserver une bonne qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser ImbruvicaMC en association avec le vénétoclax à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.