Extract notice to the Minister
Ayvakyt (mastocytose)
Name of the manufacturer : Medison
Form : Co.
Dosage : 25 mg, 50 mg, 100 mg, 200 mg
Indication : Traitement de la mastocytose systémique avancée
INESSS' Recommendation
Inscription - Sous conditions
Minister's decisions
Surseoir à la décision (2025-02-05)
Evaluation published on January 03, 2025
Download Advice to minister about Ayvakyt (mastocytose)
La mastocytose systémique avancée (MSAv) est une maladie rare qui se caractérise par une production abondante de mastocytes anormaux, un type de globules blancs. Normalement, ces mastocytes jouent un rôle dans les réactions allergiques et la défense du corps contre les infections en libérant des substances telles que l'histamine. Cependant, chez les personnes atteintes de MSAv, les mastocytes se multiplient de façon anormale et s’accumulent dans divers organes, comme la peau, les os, le foie et la moelle osseuse. Quand ces mastocytes libèrent de manière excessive de l’histamine et d'autres substances, cela peut entraîner des symptômes, notamment des réactions allergiques graves, des troubles digestifs, des problèmes neuropsychiatriques, des douleurs musculaires et articulaires, des atteintes au foie, de l’ostéoporose et une augmentation de la taille de la rate. Les symptômes de la maladie réduisent considérablement la qualité de vie des personnes atteintes, notamment en limitant leur capacité à accomplir leurs activités quotidiennes ou à travailler. L’espérance de vie des personnes atteintes de MSAv est limitée, allant de quelques mois à quelques années.
Aucun standard de soins n’est établi pour la prise en charge de la MSAv. Les traitements utilisés en pratique, tels que la midostaurine (RydaptMC), la cladribine (MavencladMC), le peginterféron alpha-2a (PegasysMC) et l’imatinib, n’ont pas été évalués par l’INESSS pour le traitement de cette maladie. La midostaurine est, selon les cliniciens consultés, le traitement le plus fréquemment utilisé actuellement, bien que son efficacité soit incertaine et qu’il entraîne des effets secondaires importants. La cladribine, le peginterféron alpha-2a et l’imatinib ciblent certains sous-types spécifiques et peu courants de la maladie, en plus d’être associés à des effets secondaires importants, ce qui limite leur utilisation.
L’avapritinib (AyvakytMC) est un médicament qui cible les mastocytes et limite leur multiplication anormale. Il s’administre par voie orale 1 fois par jour.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’avapritinib repose sur une étude de faible qualité, réalisée sur des adultes atteints de MSAv. Les données de cette étude suggèrent que l’avapritinib induit une réponse chez environ 75 % des patients. Par rapport à la condition initiale, ce traitement semble atténuer les symptômes et la sévérité de la maladie, et améliorer la qualité de vie des personnes touchées. Cependant, l’ampleur de l’effet de l’avapritinib est inconnue en l’absence de comparateur dans l’étude. Les effets secondaires le plus fréquemment rapportés concernant l’avapritinib sont la diminution du nombre de cellules du sang (cytopénie), les troubles digestifs ainsi que l’enflure au niveau des mains, des jambes ou autour des yeux. La majorité des patients ont dû avoir une diminution de la dose ou une interruption temporaire du traitement en raison des effets secondaires. Malgré la faible qualité des données et les effets secondaires importants de l’avapritinib, il est jugé raisonnable de permettre l’accès à l’avapritinib aux patients atteints de MSAv, notamment considérant l’ampleur du besoin de santé. L’avapritinib pourrait combler au moins partiellement le besoin de santé.
Le coût de traitement par l’avapritinib est élevé. De plus, le rapport entre ce coût et les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients) comparativement à l’absence de traitement ne peut être évalué. Toutefois, ce même rapport a été exploré par rapport à la midostaurine, soit le traitement le plus utilisé actuellement en pratique clinique. Il se base sur des données cliniques issues de comparaisons indirectes hautement incertaines et il en ressort que ce dernier n’est pas favorable. Ce rapport n’a pas pu être évalué comparativement aux autres traitements.
De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’inscription de l’avapritinib entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 12,2 millions de dollars sur le budget de la RAMQ pour le traitement de 17 patients. Notons qu’en considérant que la midostaurine et la cladribine peuvent être accessibles dans le cadre de mesures exceptionnelles de remboursement, les dépenses additionnelles attendues seraient plutôt de 7,1 millions de dollars.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à des options de traitement pouvant réduire les symptômes de la MSAv et retarder la progression de la maladie. L’INESSS est sensible au contexte particulier des maladies rares pour lesquelles il est plus difficile de réaliser des études de bonne qualité. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser AyvakytMC pour le traitement de la mastocytose systémique avancée, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de sant