Extract notice to the Minister
Alecensaro (CPNPC)
Name of the manufacturer : Roche
Form : Caps.
Dosage : 150 mg
Indication : Traitement adjuvant du cancer du poumon non à petites cellules présentant un réarrangement du gène de la kinase du lymphome anaplasique (ALK)
INESSS' Recommendation
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Minister's decisions
Surseoir à la décision (2024-12-12)
Evaluation published on December 04, 2024
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Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer grave. Lorsque le cancer est à un stade précoce, la majorité des patients subit une chirurgie qui peut être précédée ou suivie d’une chimiothérapie administrée par voie intraveineuse (respectivement nommée néoadjuvante ou adjuvante). L’objectif de la chimiothérapie est d’améliorer les chances de guérison après la chirurgie. Malgré ces interventions, les risques de récidive et de décès demeurent élevés. Certaines personnes ont un cancer présentant une caractéristique spéciale, soit la présence d’un réarrangement du gène de la kinase du lymphome anaplasique (ALK+).
L’alectinib (AlecensaroMC) est un médicament qui cible le réarrangement du gène ALK et qui s’administre par voie orale. Lorsque la tumeur a été complètement retirée par chirurgie, ce médicament peut être donné aux personnes atteintes d’un CPNPC ALK+ de stade précoce en remplacement d’une chimiothérapie adjuvante. Il est administré pendant 2 ans.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’alectinib repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que l’alectinib réduit le risque de récidive de la maladie ou de décès de 76 % en comparaison de la chimiothérapie. Pour le moment, on ne sait pas si cette thérapie prolonge la vie, mais elle ne semble pas nuire à la qualité de vie et causerait moins d’effets secondaires que la chimiothérapie.
Le coût de traitement par l’alectinib est élevé. Il est supérieur à celui de la chimiothérapie adjuvante. Ce coût additionnel ne peut être justifié par les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients). De fait, le rapport entre son coût et son efficacité supérieure par rapport à la chimiothérapie n’est pas favorable, notamment puisqu’il n’est pas démontré que l’alectinib prolonge la vie des patients comparativement à la chimiothérapie.
De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement de cette nouvelle indication de l’alectinib entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 4,6 millions de dollars sur le budget du système de santé pour le traitement de 32 patients.
Advenant l’ajout d’une indication reconnue à l’alectinib, seuls les patients dont le cancer présente un réarrangement du gène ALK seraient admissibles. Cette mutation est détectée à l’aide d’une analyse de séquençage qui est déjà réalisée dans la pratique clinique au Québec chez les patients atteints de CPNPC. Considérant que le résultat devrait être obtenu avant d’instaurer le traitement, la notion de délai doit être considérée.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement qui retardent la récidive de la maladie. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser AlecensaroMC pour le traitement adjuvant du CPNPC ALK+ à la condition que son utilisation soit encadrée, que le test compagnon soit accessible en temps opportun et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.