Biothérapies ciblant la voie de l'interleukine 1

POSITION DE L’INESSS (02-06-2020)

Basé sur la documentation scientifique disponible au moment de sa rédaction, et sur les consultations menées, malgré l’incertitude existante dans cette documentation et dans la démarche utilisée, l’INESSS estime que :

Prophylaxie

  • Les biothérapies ciblant la voie d’activation de l’interleukine-1 (IL-1) (p.ex. anakinra, canakinumab) visent des médiateurs clés de la réponse immunitaire antivirale mais aussi du syndrome de libération des cytokines, une complication survenant au cours d’une phase plus tardive de l’infection. Pour ne pas nuire aux mécanismes de défense contre l’infection virale, ces molécules ne devraient pas être envisagées en prévention ni comme traitement prophylactique chez les personnes exposées au virus.

Traitement

COVID-19 confirmée, patients non hospitalisés

  • Pour les mêmes raisons que celles citées en prophylaxie, les biothérapies ciblant la voie d’activation de l’interleukine-1 (IL-1) (p.ex. anakinra, canakinumab) ne devraient pas être envisagés chez des patients COVID-19 confirmés dont l’état clinique ne justifie pas une hospitalisation.

COVID-19 confirmée, patients hospitalisés dans un état grave ou critique

  • L’incertitude des données documentant l’efficacité de l’anakinra et l’absence de données scientifiques sur les autres biothérapies ciblant la voie de l’IL-1 ne permettent pas de recommander l’usage de ces traitements en dehors d’un protocole de recherche chez les patients ayant un diagnostic confirmé de COVID-19 dont l’état clinique nécessite une hospitalisation avec une élévation des marqueurs inflammatoires ou une évolution compatible avec un syndrome de libération des cytokines, un syndrome d’activation macrophagique ou un syndrome d’hémophagocytose lympho-histiocytaire secondaire à l’infection.

    L’état actuel des connaissances scientifiques, basé sur une petite étude de cohorte rétrospective comparative de 45 sujets et deux séries cas totalisant 17 sujets, suggère que l’usage de l’anakinra, en complément aux soins standards, pourrait améliorer la fonction respiratoire des sujets adultes atteints de la COVID-19 lorsque ces derniers sont hospitalisés dans un état grave (SDRA modéré à sévère) et présentent une élévation des marqueurs inflammatoires ou d’autres signes d’une réaction inflammatoire excessive [Niveau de preuve scientifique insuffisant].

    Basé sur une petite étude de cohorte rétrospective comparative de 45 sujets dont l’analyse statistique n’a pas pris en compte l’influence d’autres variables, l’usage de l’anakinra à forte dose par voie intraveineuse, en complément aux soins standards, semble améliorer la survie des sujets adultes atteints de la COVID-19 lorsque ces derniers sont hospitalisés dans un état grave (SDRA modéré à sévère) et présentent une élévation des marqueurs inflammatoires ou d’autres signes d’une réaction inflammatoire excessive [Niveau de preuve scientifique insuffisant].

    Des essais cliniques sont en cours de réalisation au Canada et à l’international; ils permettront de mieux apprécier les effets des biothérapies contre la voie d’activation de l’IL-1 pour cette catégorie de patients et d’augmenter le niveau de preuve scientifique.

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