Confinement chez les jeunes : conséquences, moyens pour mitiger son impact et pistes pour prioriser les services

CONSTATS DE L’INESSS À CE JOUR (30 SEPTEMBRE 2020)

En se basant sur la documentation scientifique disponible au moment de sa rédaction et malgré l’incertitude existante dans cette documentation et dans la démarche utilisée pour documenter les conséquences du confinement dans le contexte de la pandémie, les moyens pour mitiger son impact et des pistes pour prioriser les services, l’INESSS met en lumière que : 

En lien avec les conséquences du confinement sur la santé des jeunes :

  • Le confinement a des effets sur la qualité de vie, les conditions de vie, les habitudes de vie et la vie scolaire. Le développement de l’enfant, sa santé mentale et physique en sont affectés. Les jeunes peuvent également être sujets à des violences et abus compte tenu du confinement.
  • Pour les jeunes issus des populations vulnérables ou ayant moins de facteurs de protection, le confinement peut engendrer davantage de conséquences.
  • Certains experts craignent que ces changements perdurent après le confinement. 

En lien avec les moyens pour mitiger les impacts du confinement chez les jeunes :

  • Les moyens à l’intention de la population en général devraient viser à informer sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale et physique et de celle de leur enfant, de maintenir des routines lors du confinement et d’aller chercher de l’aide au besoin.
  • Des mesures préventives devraient viser particulièrement les familles avec de jeunes enfants dont les parents présentent de l’instabilité émotionnelle.
  • Dans les cas d’hospitalisation de parents ou d’enfants à cause de la COVID-19, les enfants devraient être soutenus et rassurés, et avoir les moyens de communiquer avec leur famille. De plus, des stratégies concrètes devraient être prévues pour que les enfants en quarantaine aient accès à des services de dépistage et d’interventions en santé mentale.
  • Les jeunes ayant un diagnostic de troubles psychiatriques requièrent le maintien des services en santé mentale qui peuvent au besoin être réalisés à distance.
  • Les jeunes ayant les troubles du comportement nécessitent une évaluation des besoins et des facteurs de risque en lien avec le confinement, un soutien psychologique, une coordination entre les différents intervenants et une référence vers des services spécialisés en santé mentale. Également, les parents peuvent nécessiter des services de soutien pour accompagner leur enfant.
  • Lors du retour à l’école, il est suggéré de :
    • se concentrer sur le bien-être et la santé mentale des élèves;
    • assurer une période de transition en douceur;
    • favoriser la création et le maintien des liens privilégiés entre les élèves et avec les enseignants;
    • assurer un accès rapide à des services de santé mentale en milieu scolaire aux élèves qui en ont besoin.
  • La sensibilisation et la promotion des saines habitudes de vie, comme l’activité physique, devraient être encouragées et adaptées à la réalité du confinement et de la pandémie. En ce qui concerne l’utilisation des écrans, la concertation entre les différentes parties prenantes, incluant les jeunes, est souhaitée en vue de les protéger et de les aider à trouver un équilibre entre les bienfaits et les risques des activités en ligne.
  • Au moment du déconfinement, afin de stimuler le développement des jeunes enfants, il est recommandé de reprendre contact avec les familles pour évaluer leurs besoins et offrir le soutien requis, et d’avoir recours au milieu communautaire et caritatif au besoin. Il est aussi préconisé d’offrir un programme éducatif en service de garde pour stimuler la santé mentale et le développement social et émotionnel des jeunes enfants.
  • Le dépistage du risque de violence, d’abus ou de négligence et les interventions le cas échéant devraient être priorisés compte tenu des risques associés au confinement. Le risque d’exploitation des jeunes et de recrutement par des organisations criminelles sont également accrus pendant le confinement et devraient donner lieu à des services accrus de la part des intervenants communautaires.

En lien avec les pistes pour prioriser les services de santé et de services sociaux de première ligne :

  • De façon générale, il est souhaité d’assurer le plus possible une continuité de services aux jeunes et aux familles.
  • La communication sur le confinement devrait indiquer clairement que le risque d'infection ne doit pas empêcher les enfants et les familles de demander l'aide dont ils ont besoin.
  • L'éducation doit être protégée aux dépens d'autres secteurs, donc les écoles devraient être le dernier secteur à fermer lors du confinement, et le premier à rouvrir lors du déconfinement.
  • Lors du déconfinement, il est nécessaire de dépister rapidement ou d’évaluer les besoins des jeunes et les conséquences du confinement sur eux.
  • Compte tenu de l’ampleur et de la variété des conséquences de la crise sanitaire chez les jeunes et leur famille, la réponse aux besoins nécessitera d’adapter et de rehausser les services et les ressources.
  • Les principes anti-discriminatoires et anti-oppressifs sont au cœur des bonnes pratiques. Il est également essentiel de tenter de réduire la stigmatisation et les inégalités de santé qui ont été exacerbées par la pandémie.

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