Tests sérologiques (mise à jour complétée 05-08-2020)

CONSTATS DE L’INESSS (05-08-2020)

En se basant sur la documentation scientifique disponible au moment de la rédaction du présent rapport, l’INESSS dégage les constats suivants :

  • Les tests sérologiques ne détectent pas les virus, mais les anticorps produits en réponse à l’infection. Ils permettraient de savoir si une personne a précédemment été exposée au SARS-CoV-2.
  • L'absence d’anticorps n'exclut pas une exposition au virus (actuelle ou passée).
  • En raison du temps de production des anticorps et de leur variabilité, l’utilisation des tests sérologiques pour le diagnostic de la maladie aiguë de COVID-19 n’est généralement pas recommandée.
  • La relation entre le développement d’anticorps et l'immunité à l'infection par le SARS-CoV-2 est encore incertaine. Bien que la présence d’anticorps neutralisants ait pu être observée chez certaines personnes, aucune preuve de protection n’a encore été établie.
  • Les tests sérologiques comportent des limites et leurs résultats doivent être interprétés dans le contexte des valeurs prédictives attendues, positives et négatives.
  • La prévalence globale de l'infection à la COVID-19 dans plusieurs régions du Québec est actuellement faible. Une faible prévalence de la maladie a un effet négatif sur la performance des tests sérologiques par l’augmentation du taux de faux positifs.
  • Il est possible de favoriser une valeur prédictive positive élevée, notamment en choisissant des tests dont la performance est adéquatement validée et suffisamment élevée, en utilisant une deuxième approche pour laquelle la technique ou les cibles antigéniques sont différentes (méthode orthogonale), pour confirmer les positifs, ou en testant des personnes qui ont une forte probabilité d'avoir des anticorps avant de passer le test.
  • À l’heure actuelle, les autorités de santé et sociétés savantes à travers le monde recommandent principalement l’utilisation des tests sérologiques pour la détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 aux fins d’études épidémiologiques de séroprévalence et, dans une moindre mesure et en seconde instance, pour soutenir le diagnostic tardif de la COVID-19 ainsi que pour la sélection des donneurs de plasma convalescent.

 

POSITIONS DE L’INESSS (05-08-2020)

  • Dans l’état actuel des connaissances, les tests de détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 ne doivent pas être utilisés pour déterminer le statut immunitaire ou infectieux des individus.
  • À la lumière des données actuellement disponibles, les tests sérologiques sont surtout utiles à la réalisation d’études épidémiologiques de séroprévalence.
    • Le dépistage systématique n’est pas nécessaire pour mettre en place une surveillance épidémiologique. Celle-ci pourrait être réalisée sur la base d’échantillons représentatifs de la population.
  • Il y a actuellement peu de scénarios cliniques où les tests sérologiques peuvent être utiles. Un test sérologique pourrait notamment être utilisé pour soutenir le diagnostic[1] d’une infection active ou passée au SARS-CoV-2 dans les contextes cliniques suivants :
    • Tableau clinique évocateur de la COVID-19 malgré des résultats négatifs par RT-PCR (14 jours après le début des symptômes).
    • Complications tardives pouvant être associées à la COVID-19, telles que le syndrome inflammatoire multisystémique chez l’enfant.

Les résultats doivent être interprétés dans le contexte des antécédents cliniques et d'exposition à la COVID-19.


[1]   Sur approbation d’un microbiologiste-infectiologue ou d’un directeur de santé publique.

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