Extrait d'avis au ministre

Tecentriq (CPNPC)

Dénomination commune / Sujet : atézolizumab
Nom du fabricant : Roche
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 60 mg/ml (14 ml) et 60 mg/ml (20 ml)

Indication : Pour le traitement adjuvant du cancer du poumon non à petites cellules

Recommandation de l'INESSS
Inscription – Avec conditions

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2023-04-13)
Surseoir à la décision (2023-03-01)

Évaluation publiée le 01 mars 2023

Téléchargez l'Avis au ministre sur Tecentriq (CPNPC)

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Extrait d'avis au ministre sur le test compagnon de Tecentriq 259 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer grave. Lorsque le cancer n’est pas trop avancé (stade précoce), la majorité des patients a une chirurgie qui, dans certains cas, est précédée ou suivie d’une chimiothérapie (respectivement nommée néoadjuvante ou adjuvante), dont l’objectif est d’améliorer les chances de guérison après la chirurgie. Les patients sont ensuite suivis pendant quelques années afin de détecter les récidives (période de surveillance active) et ne reçoivent pas d’autres médicaments pour en prévenir les risques pendant cette période, mis à part ceux dont la maladie présente une anomalie génétique spécifique nommée mutation du gène EGFR. Dans ce cas particulier, ils peuvent recevoir un médicament nommé osimertinib (TagrissoMC). Malgré ces interventions, les risques de récidive et de décès demeurent élevés.

L’atézolizumab (TecentriqMC) est une immunothérapie administrée par injection intraveineuse. Ce médicament peut être donné aux personnes atteintes d’un CPNPC de stade précoce lorsque la tumeur a été complètement retirée par la chirurgie, qu’un traitement par chimiothérapie adjuvante a été administré à la suite de celle-ci et que le cancer présente une caractéristique particulière (on dit qu’il « exprime le PD-L1 à 50 % ou plus »). Il est à noter que ce traitement ne s’adresse pas aux patients ayant reçu une chimiothérapie néoadjuvante. L’atézolizumab vise à réduire le risque de récidive de la maladie et à prolonger la vie. Il est administré pendant environ 1 an. Il s’ajoute à la surveillance active.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables de l’atézolizumab repose sur une étude de bonne qualité. Cependant, les patients dont le cancer exprime le PD-L1 à 50 % ou plus ne représentent qu’une partie de la population de cette étude. Ainsi, puisque l’objectif principal n’était pas d’évaluer l’effet de l’atézolizumab dans cette sous-population, les résultats obtenus pour cette dernière sont plus incertains. Ceux-ci semblent montrer que l’atézolizumab réduit le risque combiné de récidive, de 2e cancer du poumon ou de décès, en comparaison de la surveillance active. Il n’est toutefois pas certain que ce traitement prolonge la vie, en raison des incertitudes liées à ce résultat. L’effet du médicament sur la qualité de vie n’a pas été évalué dans cette étude. Ce traitement représente une nouvelle option à ce stade de la maladie et répond à un besoin de santé jugé important.

Le coût de traitement à l’atézolizumab est élevé. De plus, le rapport entre son coût et son efficacité (les effets sur la durée de vie et la qualité de vie) est plutôt défavorable comparativement à la surveillance active. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’ajout d’une indication reconnue à l’atézolizumab entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 18,3 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 253 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à un traitement pouvant réduire le risque de récidive. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication reconnue à TecentriqMC et d’inscrire une nouvelle teneur de ce médicament, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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