Extrait d'avis au ministre

Tagrisso (CPNPC stade III)

Dénomination commune / Sujet : osimertinib
Nom du fabricant : AZC
Forme : Co.
Teneur : 40 mg, 80 mg

Indication : Cancer du poumon non à petites cellules (stade III)

Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue aux listes des médicaments - Médicament d'exception (2025-12-11)

Évaluation publiée le 03 décembre 2025

INESSSid: 26403
Recevable le 17 mars 2025

Téléchargez l'Avis au ministre sur Tagrisso (CPNPC stade III)

Extrait d'avis au ministre sur Tagrisso 752 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Lorsque ce cancer est diagnostiqué au stade localement avancé, c’est-à-dire lorsque le cancer est encore localisé, mais qu’il ne peut être enlevé par chirurgie, les patients reçoivent généralement un traitement composé de chimiothérapie associée à la radiothérapie, appelé chimioradiothérapie. Lorsque le CPNPC présente une anomalie génétique nommée mutation du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), aucun traitement n’est administré après la chimioradiothérapie. Ces patients font plutôt l’objet d’une surveillance active, c’est-à-dire qu’ils sont suivis régulièrement afin de détecter le plus tôt possible une éventuelle progression de la maladie. Bien que le CPNPC puisse être guéri chez certains patients lorsqu’il est diagnostiqué au stade localement avancé, il progressera éventuellement chez la majorité des patients.

L’osimertinib (TagrissoMC) est un médicament qui cible la mutation EGFR et qui s’administre par voie orale. Il vise à prolonger le bienfait initial procuré par la chimioradiothérapie, à retarder la progression de la maladie et à augmenter les chances de guérison des patients. Pour cette évaluation, l’osimertinib a obtenu une approbation de Santé Canada à la condition que le fabricant soumette des données supplémentaires permettant de confirmer le bénéfice clinique.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’osimertinib repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que l’osimertinib réduit le risque de progression de la maladie ou de décès, comparativement au placebo. Il n’est pas démontré que l’osimertinib permet de prolonger la vie des patients, mais il est jugé possible que cela soit observé à plus long terme. L’osimertinib peut induire des effets secondaires graves comme une inflammation des poumons, nommée pneumonite. Ces événements peuvent nécessiter des interruptions ou arrêts de traitement, mais peuvent être pris en charge par du personnel formé. De plus, l’osimertinib ne semble pas réduire la qualité de vie des personnes qui le reçoivent. En conclusion, l’osimertinib pourrait combler un besoin de santé important à ce stade de la maladie. 

Le coût de traitement de l’osimertinib est élevé. Ce coût par rapport à la surveillance active ne peut être justifié par les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients). De fait, le rapport entre son coût et son efficacité supérieure n’est pas favorable. L’INESSS estime toutefois que durant les 3 premières années, le remboursement de cette nouvelle indication de l’osimertinib entraînerait des dépenses additionnelles inférieures à 10 millions de dollars sur le budget de la RAMQ.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie le plus longtemps possible, de retarder la progression de la maladie et de maintenir une bonne qualité de vie. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser TagrissoMC pour le traitement du CPNPC localement avancé non résécable se prêtant à un traitement curatif et exprimant une mutation de l’EGFR, à la condition que son utilisation soit encadrée, que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé et qu’il consente à une réévaluation du dossier en temps opportun.

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