Extrait d'avis au ministre

Le psoriasis pustuleux généralisé (PPG) est une maladie inflammatoire rare de la peau. Elle se manifeste sous forme de poussées caractérisées par l’apparition de bosses remplies de pus sur la peau, appelées pustules, accompagnées de rougeurs. Les poussées peuvent être associées à divers symptômes généraux, comme la fièvre, la fatigue et l’enflure. Dans certains cas, les poussées peuvent nécessiter une hospitalisation et entraîner des complications graves pouvant mener au décès, notamment une atteinte du cœur, des reins, des poumons ou du foie. La gravité et la fréquence de ces poussées varient tant d’une poussée à l’autre chez une même personne que d’une personne à l’autre. 
Les médicaments actuellement utilisés en pratique clinique pour le traitement et la prévention des poussées de PPG, comme les immunosuppresseurs et certains agents biologiques, ne sont pas approuvés par Santé Canada pour cet usage. Ceux-ci n'ont jamais été évalués par l'Institut pour le traitement et la prévention des poussées de PPG et leurs bénéfices restent incertains. Il existe donc un besoin de médicaments bien tolérés et efficaces pour traiter et prévenir les poussées de PPG.
Le spésolimab (Spevigo^MC) agit en bloquant l’effet d’une substance produite par les cellules du système immunitaire, appelée interleukine-36, ce qui contribue à diminuer l’inflammation. Le spésolimab s’administre par voie intraveineuse pour le traitement des poussées et par voie sous-cutanée pour la prévention des poussées.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du spésolimab repose sur 2 études de bonne qualité, 1 portant sur le traitement des poussées et 1 portant sur la prévention des poussées. Les données montrent que le spésolimab est plus efficace que le placebo pour induire la disparition complète des pustules visibles et l’élimination complète ou quasi complète des lésions (pustules, rougeur, desquamation) associées à une poussée de PPG. Par ailleurs, par rapport au placebo, il réduit le risque de poussée et la survenue de poussées. Les données ne permettent toutefois pas de connaître l’effet du spésolimab sur les hospitalisations et la mortalité. Le spésolimab peut entraîner comme effets secondaires des infections, des rougeurs au site d’injection et des douleurs aux articulations, notamment. 
Les coûts de traitement par le spésolimab pour le traitement et la prévention des poussées de PPG sont élevés. Ces coûts additionnels ne peuvent être justifiés par les bienfaits cliniques qu’il procure. De fait, le rapport entre son coût et son efficacité supérieure par rapport à l’absence de traitement n’est pas favorable. De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’inscription du spésolimab pour le traitement et la prévention des poussées de PPG entraînerait des dépenses additionnelles inférieures à 10 millions de dollars sur le budget du système de santé. 
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à des médicaments qui peuvent traiter et prévenir les poussées de PPG. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser Spevigo^MC pour le traitement du PPG à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.