Extrait d'avis au ministre
Rybrevant (CPNPC)
Nom du fabricant : Janss. Inc
Forme : Sol. Perf. I.V. (fiole)
Teneur : 50 mg/ml (7 ml)
Indication : Cancer du poumon non à petites cellules
Recommandation de l'INESSS
Inscription - Sous conditions
Décision du Ministre
À venir
Évaluation publiée le 02 octobre 2025
Téléchargez l'Avis au ministre sur Rybrevant (CPNPC)
Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Lorsque ce cancer est au stade très avancé ou métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, il n’existe aucun traitement capable de le guérir complètement. Certains CPNPC présentent des anomalies génétiques, notamment certaines mutations du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). Actuellement, à ce stade de la maladie, les patients dont la tumeur porte cette caractéristique reçoivent majoritairement l’osimertinib (TagrissoMC), médicament administré par voie orale.
Un autre traitement, combinant l’amivantamab (RybrevantMC) et le lazertinib (LazcluzeMC), est aussi indiqué pour traiter le CPNPC au stade très avancé ou métastatique exprimant une mutation de l’EGFR. L’amivantamab est administré par la voie intraveineuse en clinique externe, à l’hôpital, et le lazertinib se donne par la voie orale. Tout comme l’osimertinib, cette association vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la survie et à améliorer le confort des patients.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’association amivantamab‑lazertinib repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats de cette étude démontrent que l’association amivantamab-lazertinib retarde la progression de la maladie par rapport au standard de traitement, soit l’osimertinib seul. De plus, après trois ans, la survie était environ 10 % plus élevée chez les personnes ayant reçu l’association amivantamab‑lazertinib comparativement à celles traitées par l’osimertinib seul. Toutefois, bien que cela ne semble pas nuire à la qualité de vie, cette association entraîne plus d’effets secondaires que l’osimertinib, comme des infections des ongles, des effets sur la peau, des caillots dans le sang et des réactions allergiques durant la perfusion de l’amivantamab. Ces événements peuvent toutefois être prévenus par la prise de certains médicaments, ou encore adéquatement pris en charge par du personnel formé puisqu’ils s’apparentent, pour la plupart, à ceux observés avec d’autres thérapies contre le cancer.
Le coût de traitement de l’association amivantamab-lazertinib est élevé. Il est d’ailleurs supérieur à celui de l’osimertinib. Ce coût additionnel ne peut toutefois pas être justifié par les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients). De fait, le rapport entre son coût et son efficacité supérieure par rapport à l’osimertinib n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’inscription de l’association amivantamab-lazertinib entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 26 millions de dollars sur le budget du système de santé pour le traitement de 190 patients.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie le plus longtemps possible, de retarder la progression de la maladie et de maintenir une bonne qualité de vie. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser RybrevantMC et LazcluzeMC pour le traitement de 1re intention du CPNPC localement avancé ou métastatique exprimant une mutation de l’EGFR à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.