Extrait d'avis au ministre

Retevmo (cancer de la thyroïde différencié)

Dénomination commune / Sujet : selpercatinib
Nom du fabricant : Lilly
Forme : Caps.
Teneur : 40 mg et 80 mg

Indication : Traitement du cancer de la thyroïde différencié de stade avancé ou métastatique

Recommandation de l'INESSS
Refus d’inscription

Décision du Ministre
Ne pas inscrire aux listes des médicaments (2023-04-13)

Évaluation publiée le 29 mars 2023

Téléchargez l'Avis au ministre sur Retevmo (cancer de la thyroïde différencié)

Extrait d'avis au ministre sur Retevmo (CTD) 267 KiO

Le cancer de la thyroïde différencié (CTD) est un cancer relativement fréquent qui touche plus souvent les femmes que les hommes. Cette maladie est généralement guérie avec les traitements disponibles (chirurgie et traitement à l’iode radioactif). Il arrive parfois que l’iode radioactif ne soit plus efficace et la maladie progresse à un stade avancé ou métastatique, c’est-à-dire qu’elle se propage à d’autres parties du corps. Environ 5 à 20 % des patients atteints d’un CTD métastatique présentent des tumeurs avec un changement dans le gène RET. À l’heure actuelle, ces patients reçoivent les mêmes traitements que ceux ne présentant pas cette anomalie, car aucun traitement ne les cible spécifiquement. Le lenvatinib (LenvimaMC) est généralement offert aux patients comme 1er traitement. À la progression de la maladie, la prise en charge consiste en l’administration des meilleurs soins de soutien puisqu’aucune option thérapeutique n’est disponible.

Le selpercatinib (RetevmoMC) est un médicament pour le traitement du CTD qui s’administre par la bouche et cible les anomalies de RET. Il est donné aux patients qui ont déjà reçu au moins 1 traitement, comme le lenvatinib, mais dont la maladie a progressé. Ce traitement vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la vie et à améliorer le confort des patients; il ne permet pas de guérir.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du selpercatinib repose sur une étude de faible qualité. Cette dernière n’a pas comparé l’efficacité et les effets secondaires associés au selpercatinib à ceux d’autres traitements et elle inclut très peu de patients atteints d’un CTD. Les résultats suggèrent que ce médicament entraîne une réduction de la taille de la tumeur chez près de 80 % des patients atteints d’un CDT de l’étude. De plus, environ 85 % des patients étaient encore en vie après 24 mois. Toutefois, cette étude comporte plusieurs limites méthodologiques qui rendent ces résultats très incertains. Les résultats d’une comparaison qui évaluait indirectement le selpercatinib au lenvatinib, au sorafenib et aux meilleurs soins de soutien sont trop incertains et n’ont pu être retenus. Il n’est donc pas démontré que le selpercatinib puisse combler un besoin de santé. Bien que prometteur, l’INESSS juge que la démonstration de l’efficacité du selpercatinib n’est pas suffisamment robuste pour reconnaître la valeur thérapeutique pour le traitement du CTD.

Ainsi, puisque la valeur thérapeutique du RetevmoMC n’est pas reconnue, les 4 autres aspects prévus par la loi n’ont pas été évalués. Ceux-ci sont la justesse du prix, le rapport entre le coût et l’efficacité du traitement, les conséquences, sur la santé de la population et sur les autres composantes du système de santé, de l’inscription de ce médicament sur la liste, ainsi que l’opportunité de l’inscrire au regard de l’objet du régime général.

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement