Extrait d'avis au ministre

Les tumeurs stromales gastro-intestinales (TSIG) représentent un type de cancer rare, grave et qui progresse rapidement. On retrouve surtout ces tumeurs dans l’estomac et l’intestin grêle. Elles provoquent notamment des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. Sans traitement, les patients atteints de cette maladie n’ont pas la chance de vivre très longtemps. Les traitements qui leur sont offerts sont des inhibiteurs de tyrosine kinase, soit l’imatinib (Gleevec^mc), le sunitinib (Sutent^mc) et le régorafenib (Stivarga^mc). Ils visent à améliorer le confort des patients et à ralentir la progression de leur maladie, mais aucun traitement ne peut les guérir.

Le riprétinib (Qinlock^mc) agit en réduisant la croissance des cellules cancéreuses. Il est indiqué pour le traitement des TSGI chez les patients dont le cancer est au stade avancé ou lorsqu’il s’est propagé à d’autres organes, et chez qui la maladie continue de progresser malgré l’usage de l’imatinib, du sunitinib et du régorafenib. Actuellement à ce stade de la maladie, les patients ne reçoivent pas de traitement; on leur administre plutôt les meilleurs soins de confort.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables du riprétinib repose sur une étude de bonne qualité méthodologique. Les résultats de cette étude démontrent que le riprétinib retarde la progression de la maladie d’environ 5 mois par rapport au placebo. Il est également possible qu’il prolonge la vie des patients. Par ailleurs, le riprétinib est bien toléré la plupart du temps.

Le coût de traitement mensuel par ce médicament est élevé. Bien que les bénéfices cliniques soient jugés importants, le rapport entre le coût et l’efficacité (les effets réels sur la durée de vie et la qualité de vie) du riprétinib est très élevé lorsqu’il est comparé aux meilleurs soins de soutien disponibles. L’INESSS estime que, durant les 3 premières années, son remboursement entraînerait des dépenses additionnelles de 1,8 million de dollars sur le budget de la RAMQ pour le traitement de 13 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de retarder la progression de la maladie et de prolonger la vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser Qinlock^mc à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.