Extrait d'avis au ministre

Qalsody (SLA avec mutation gène SOD1)

Dénomination commune / Sujet : tofersen
Nom du fabricant : Biogen
Forme : Sol. Inj. Intrathécale
Teneur : 6,7 mg/ml (15 ml)

Indication : Sclérose latérale amyotrophique associée à une mutation du gène SOD1

Recommandation de l'INESSS
Refus d'inscription - Ensemble des aspects

Décision du Ministre
Surseoir à la décision (2025-12-11)

Évaluation publiée le 03 décembre 2025

INESSSid: 26640
Recevable le 07 avril 2025

Téléchargez l'Avis au ministre sur Qalsody (SLA avec mutation gène SOD1)

Extrait d'avis au ministre sur Qalsody 655 KiO

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie peu fréquente s’attaquant aux cellules nerveuses qui commandent les mouvements musculaires. Elle entraîne progressivement la paralysie des muscles de l’ensemble du corps; ainsi, les personnes touchées peuvent perdre la capacité de parler, de se déplacer, de manger et de respirer. Les patients atteints de cette maladie vivent rarement plus de 5 ans après l’apparition des 1ers symptômes. Chez certaines personnes, la SLA est associée à une mutation du gène superoxyde dismutase‑1 (SOD1), la SLA-SOD1, qui cause la maladie en menant à l’accumulation de protéines SOD1 toxiques pour les cellules nerveuses.

Il n’existe actuellement aucun traitement pour guérir cette maladie grave. Les options permettant de freiner son évolution se limitent au riluzole (RilutekMC et ses versions génériques) et à l’édaravone (RadicavaMC) qui sont inscrits sur les listes des médicaments sous certaines conditions. Ils ont un effet modeste sur la fonction et l’espérance de vie des personnes atteintes de SLA. 

Le tofersen (QalsodyMC) est une solution qui s’injecte dans la colonne vertébrale, une fois par mois. Ce médicament agit en diminuant la production de la forme neurotoxique de la protéine SOD1 qui survient avec la SLA-SOD1. Il serait utilisé en ajout aux traitements standards (riluzole et édaravone). Le tofersen a obtenu une approbation de Santé Canada à la condition que le fabricant soumette des données supplémentaires permettant de confirmer le bénéfice clinique.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du tofersen repose sur une étude de bonne qualité durant laquelle le tofersen ou un placebo sont tous 2 administrés en ajout aux thérapies standards à des adultes atteints de SLA-SOD1. Les résultats de cette étude indiquent qu’après 28 semaines d’utilisation, le tofersen n’a pas ralenti la perte des fonctions physiques (p. ex., l’écriture, la parole, la marche) de façon statistiquement significative comparativement au placebo. Des données exploratoires suggèrent qu’en comparaison du placebo, le tofersen pourrait toutefois ralentir le déclin de la fonction pulmonaire et réduire un biomarqueur du dommage aux cellules nerveuses utilisé en contexte de recherche clinique. Ces données, bien qu’incertaines, sont considérées comme des signes encourageants de l’effet du tofersen sur la maladie. Par ailleurs, il n’y a pas de données permettant d’évaluer l’effet du tofersen sur l’espérance de vie. Des effets secondaires graves au système nerveux ainsi qu’une augmentation de la quantité de protéines et de globules blancs dans le liquide dans lequel baigne le cerveau et la moelle épinière ont été observés avec le tofersen. Malgré l’absence de signification statistique de la mesure principale évaluant la perte des fonctions physiques, l’INESSS juge qu’il est possible que QalsodyMC puisse combler en partie l’important besoin de santé des patients atteints de SLA-SOD1, en raison des résultats prometteurs portant sur d’autres mesures d’évaluation. 

Le coût de traitement du tofersen est trop élevé et il s’ajoute à celui des traitements standards présentant aussi un coût élevé. Ce coût additionnel ne peut être justifié par les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients) comparativement à celui des traitements standards seuls. De fait, le rapport entre son coût et son efficacité supérieure n’est pas favorable. 

De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’inscription du tofersen entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 5,3 M$ sur le budget du système de santé pour le traitement de 8 patients.

L’INESSS est conscient qu’il est important, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès aux meilleures options de traitement en temps opportun afin de retarder la progression de la maladie et de maintenir l’autonomie fonctionnelle et la qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour qu’elles soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. Dans ce contexte, puisque le coût de QalsodyMC est très élevé par rapport aux bénéfices cliniques incertains qu’il procure et puisqu’il engendre des coûts importants sur le système de santé, l’INESSS recommande au ministre de ne pas rembourser QalsodyMC.

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