Extrait d'avis au ministre

Perjeta (cancer du sein)

Dénomination commune / Sujet : pertuzumab
Nom du fabricant : Roche
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 30 mg/ml (14 ml)

Indication : En association avec le trastuzumab et une chimiothérapie, pour le traitement néoadjuvant d’un cancer du sein au stade précoce, inflammatoire ou localement avancé, surexprimant HER2

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Surseoir à la décision (2022-02-02)

Evaluation publiée le 29 décembre 2021

Téléchargez l'Avis au ministre sur Perjeta (cancer du sein)

Recommandation de l'INESSS 619 KiO

Le cancer du sein est l’un des cancers le plus souvent diagnostiqué chez les femmes au Québec. Chez 15 à 20 % de ces femmes, le cancer fabrique en très grande quantité le récepteur de type 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2). La surproduction de ce récepteur est liée à une forme plus agressive de cancer du sein (HER2 positif ou HER2+) que celles ne présentant pas cette caractéristique, ce qui veut dire que ce type de cancer est plus susceptible de se propager à d’autres organes ou de récidiver. Avant d’être opérées, ces femmes reçoivent habituellement des traitements associant une chimiothérapie au trastuzumab (autre médicament contre le HER2), pour aider à réduire la taille de la tumeur et éviter d’avoir à enlever complètement le sein lors de la chirurgie. On souhaite aussi éliminer le plus tôt possible toute trace de la maladie, dans le but d’augmenter les chances de guérison.

Le pertuzumab (PerjetaMC) est un médicament qui empêche la surproduction de la protéine HER2. Lorsqu’il est utilisé avec le trastuzumab, l’effet combiné est plus important. L’efficacité et les effets indésirables liés à l’ajout du pertuzumab au trastuzumab et à la chimiothérapie ont été évalués dans deux études. Le fait d’ajouter le pertuzumab a augmenté d’environ 17 % le nombre de personnes chez qui on a réussi à éliminer toute trace de la maladie avant la chirurgie. Cependant, il n’est pas certain si les récidives ont été retardées, ou encore si la vie des patientes a été prolongée. Aussi, il ne semble pas que l’ajout de ce médicament ait permis de garder le sein au complet lors de la chirurgie. En général, l’ajout du pertuzumab n’a pas entraîné beaucoup plus d’effets indésirables que le traitement habituel et ceux-ci semblaient tolérables. De plus, de l’avis des médecins consultés, le fait d’éliminer le plus tôt possible toutes les traces de la maladie est l’objectif le plus important des traitements néoadjuvants, puisque cela augmente les chances de guérir de la maladie.

Lorsque comparé à l’association trastuzumab/chimiothérapie, le coût de traitement par patiente est plus élevé de 9 214 $, alors que les effets sur la durée et la qualité de vie semblent comparables, malgré une élimination plus importante de toute trace de la maladie. Également, l’INESSS estime que durant les trois prochaines années, son remboursement entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 8,4 millions de dollars sur le budget des établissements de santé. Cela permettrait le traitement de 892 patientes.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patientes et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement pour augmenter les chances de guérison, surtout pour les personnes qui ont un plus grand risque de récidive. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser PerjetaMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement