Extrait d'avis au ministre

Opdivo et Yervoy (CPNPC)

Dénomination commune / Sujet : nivolumab/ipilimumab
Nom du fabricant : B.M.S.
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 10 mg/ml (4 ml et 10 ml) & 5 mg/ml (10 ml et 40 ml)

Indication : Traitement des adultes atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules métastatique ne présentant aucune aberration génomique tumorale EGFR ou ALK

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2022-11-09)

Evaluation publiée le 02 novembre 2022

Téléchargez l'Avis au ministre sur Opdivo et Yervoy (CPNPC)

Recommandation de l'INESSS 452 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) métastatique est un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Sans traitement, les patients atteints de cette maladie vivent rarement plus de 5 ans. Malheureusement, à ce stade de la maladie, il n'existe aucun traitement pour guérir ce type de cancer et certaines caractéristiques de la maladie peuvent rendre son évolution moins favorable. Actuellement, les patients reçoivent majoritairement le pembrolizumab (KeytrudaMC), une immunothérapie, en association ou non avec une chimiothérapie intraveineuse. Ces traitements visent à prolonger la vie, à ralentir la progression de la maladie ou à améliorer le confort des patients. La chimiothérapie seule, c’est-à-dire n'étant pas combinée à l’immunothérapie, est très rarement utilisée en pratique clinique.

Le nivolumab (OpdivoMC) et l’ipilimumab (YervoyMC) sont des immunothérapies qui, associées à une chimiothérapie intraveineuse, sont indiquées pour traiter le CPNPC métastatique. Il s’agit de la 2e évaluation par l’INESSS de cette association pour le traitement du CPNPC. La 1re avait fait l’objet d’une recommandation de refus, car elle reposait sur une étude de bonne qualité méthodologique, mais dont la durée de suivi était courte. De plus, cette étude était peu utile puisqu’elle comparait l’efficacité et les effets secondaires de l’association nivolumab/ipilimumab/chimiothérapie à celle de la chimiothérapie seule, traitement qui n’est que très rarement utilisé au Québec. Le traitement standard correspond plutôt à l’association pembrolizumab/chimiothérapie. Par conséquent, l’INESSS avait également apprécié une comparaison indirecte, laquelle n’était pas parvenue à démontrer que l’efficacité et les effets indésirables du nivolumab/ipilimumab/chimiothérapie étaient au moins similaires à ceux de l’association pembrolizumab/chimiothérapie (INESSS 2021).

Au cours de la présente évaluation, des mises à jour des données cliniques précédemment évaluées, de même que de nouvelles données comparant de façon indirecte l’association nivolumab/ipilimumab/chimiothérapie au pembrolizumab/chimiothérapie, ont été appréciées. Bien que l’INESSS ne soit pas en mesure de déterminer avec certitude si l’efficacité et les effets indésirables de cette association sont similaires à ceux des traitements à base de pembrolizumab, il est rassuré par les données à plus long terme et l’expérience des cliniciens. L’association nivolumab/ipilimumab/chimiothérapie représente une autre option de traitement dans le CPNPC métastatique, pour certaines personnes ciblées.

Le coût de traitement par l’association nivolumab/ipilimumab/chimiothérapie est élevé. Il est supérieur à celui de l’association pembrolizumab/chimiothérapie, et ce, pour des bénéfices de santé attendus somme toute assez comparables. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’association nivolumab/ipilimumab/chimiothérapie entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 6 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 52 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement capables de prolonger la vie le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser l’association OpidvoMC/YervoyMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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