Extrait d'avis au ministre

Lotemax

Dénomination commune / Sujet : Lotéprednol
Nom du fabricant : Bausch & Lomb
Forme : Suspension ophtalmique
Teneur : 0,5 %

Indication : Traitement de l'inflammation post chirurgie de la cataracte

Recommandation de l'INESSS
Maintien d’une décision antérieure – Avis de refus – Valeur thérapeutique

Décision du Ministre
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Évaluation publiée le 14 octobre 2010

Description du médicament

Le lotéprednol est un corticostéroïde ophtalmique à base d’ester, indiqué pour « le traitement de l’inflammation postopératoire après une chirurgie de la cataracte ». La structure chimique du lotéprednol est semblable à celle de la prednisolone. Cette formulation permet la transformation plus rapide du principe actif en métabolite inactif, ce qui limiterait l’absorption systémique du médicament. Plusieurs corticostéroïdes ophtalmiques sont inscrits sur les listes de médicaments.

Valeur thérapeutique

Un essai randomisé et contrôlé (Novack 1999) compare l’efficacité anti-inflammatoire ainsi que l’augmentation de la pression intraoculaire chez des individus traités avec le lotéprednol ou l’acétate de prednisolone 1 % chez 245 sujets présentant une uvéite. Cet essai regroupe deux études ayant le même devis, mais les posologies utilisées et la durée du traitement diffèrent dans les deux études. L’objectif principal est de comparer le pourcentage de personnes dont le score d’inflammation atteint zéro à la fin du traitement. Les principaux résultats sont les suivants :

  • la proportion de personnes dont le score atteint zéro est de 74 % dans le groupe traité avec le lotéprednol contre 88 % dans le groupe recevant la prednisolone (différence de proportion : -14 %, IC95 % : -33,2 % à 5,2 %) cette différence n’est pas statistiquement significative dans la première étude;
  • la proportion de personnes dont le score atteint zéro est de 72 % dans le groupe traité avec le lotéprednol contre 87 % dans le groupe recevant la prednisolone (différence de proportion : -15 %, IC95 % : -27,1 % à -2,7 %), dans l’autre étude;

L’uvéite étant une condition caractérisée par une inflammation importante, le Conseil juge qu’il s’agit d’une indication adéquate pour évaluer les bénéfices anti-inflammatoires du lotéprednol. Toutefois, certaines limites méthodologiques sont présentes dans cette étude. En effet, on ne peut confirmer que le degré d’inflammation oculaire est similaire entre les groupes en début de traitement, car cette mesure n’est pas précisée. De plus, les posologies utilisées ne correspondent pas tout à fait à la réalité clinique, puisque la fréquence d’utilisation diminue progressivement. Par ailleurs, les résultats des études sont discordants quant à l’effet anti-inflammatoire du lotéprednol. Finalement, bien que l’uvéite permette d’évaluer les bénéfices anti-inflammatoires du lotéprednol, il est toutefois difficile de conclure quant à l’effet de ce médicament sur la pression intraoculaire. Il est à noter que l’inflammation influence cette dernière.

L’essai de White (2008) a pour objectif de comparer l’efficacité et l’innocuité du lotéprednol 1 % à celles de la dexaméthasone 0,1 %, tous deux associés à la tobramycine 0,3 %, dans le traitement d’une blépharokératoconjonctivite. Après 15 jours de traitement, les résultats de cette étude démontrent la non-infériorité du lotéprednol comparativement à la dexaméthasone sur le potentiel anti-inflammatoire. Toutefois, le Conseil a noté la présence de limites méthodologiques. En effet, le diagnostic de blépharokératoconjonctivite inclut plusieurs conditions pour lesquelles le degré d’inflammation est variable et insuffisamment documenté. Par ailleurs, bien que les résultats préliminaires semblent prometteurs sur la pression intraoculaire, la durée de traitement apparaît insuffisante pour statuer sur l’effet moindre du lotéprednol sur cette dernière.

L’essai de Holzer (2002) porte sur 60 sujets nécessitant une chirurgie de la cataracte. L’objectif de cette étude est de comparer la puissance anti-inflammatoire du lotéprednol à celle d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), le kétorolac. Le Conseil est d’avis que le kétorolac n’est pas un comparateur adéquat, puisque les AINS ne font pas partie des traitements de base dans cette indication en raison de leur effet anti-inflammatoire jugé plus faible que celui des corticostéroïdes.

À la lumière des données étudiées, le Conseil considère qu’il n’a toujours pas une démonstration claire de l’efficacité anti-inflammatoire du lotéprednol par rapport à celle des autres corticostéroïdes ophtalmiques. En conséquence, il ne peut pas situer l’efficacité et la puissance anti-inflammatoire de ce produit par rapport à celles de ses comparateurs.

Conclusion

Le Conseil a recommandé de nouveau de ne pas inscrire LotemaxMC sur les listes de médicaments, car il ne satisfait pas au critère de la valeur thérapeutique.

 

Principales références utilisées

Holzer MP, Solomon KD, Sandoval HP, et coll. Comparison of ketorolac tromethamine 0,5 % and loteprednol etabonate 0,5 % for inflammation after phacoemulsification. J Cataract Refract Surg 2002; 28: 93-9.

Novack GD, Crockett RS, Howes J. Controlled evaluation of loteprednol etabonate and prednisolone acetate in the treatment of acute anterior uveitis. Am J Ophtalmol 1999; 127: 537-44.

White EM, Macy JI, Bateman KM, et coll. Comparison of the safety and efficacy of loteprednol 0,5%/tobramycin 0,3 % with dexamethasone 0,1%/tobramycin 0,3 % in the treatment of blepharokeratoconjunctivitis. Curr Med Res Opin 2008; 24(1): 287-96.

Note : D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.

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