Extrait d'avis au ministre

Lorbrena (CPNPC)

Dénomination commune / Sujet : lorlatinib
Nom du fabricant : Pfizer
Forme : Co.
Teneur : 25 mg, 100 mg

Indication : Traitement du cancer du poumon non à petites cellules, ALK-positif, localement avancé ou métastatique

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Inscrire aux listes des médicaments-Médicament d'exception (2023-07-06)
Surseoir à la décision (2022-04-13)

Evaluation publiée le 30 mars 2022

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Extrait de l'avis au ministre sur Lorbrena 399 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Lorsque ce cancer est au stade avancé ou métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, les patients vivent rarement plus de 5 ans, et il n'existe aucun traitement permettant de les guérir complètement. Environ 2 à 5 % des patients qui en sont atteints présentent un réarrangement du gène ALK (ALK+), caractéristique rare qui oriente le choix du traitement. Chez ces personnes, la maladie est souvent étendue au cerveau au moment du diagnostic. Actuellement, les patients peuvent recevoir l’alectinib (AlecensaroMC) ou le brigatinib (AlunbrigMC), médicaments oraux qui ciblent le réarrangement du gène ALK et ralentissent la propagation ou la croissance des cellules cancéreuses.

Le lorlatinib (LorbrenaMC), autre médicament qui cible le réarrangement du gène ALK, est indiqué pour traiter le CPNPC ALK+ au stade avancé ou métastatique. Comme l’alectinib et le brigatinib, en ciblant les cellules cancéreuses, le lorlatinib vise à prolonger la survie, à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients. Il s’administre quotidiennement par voie orale.

Bien qu’une étude de bonne qualité comparant l’efficacité et les effets indésirables du lorlatinib par rapport au crizotinib soit disponible, elle est peu utile, car ce dernier n’est plus un traitement utilisé au Québec. En effet, le traitement standard est plutôt l’alectinib et, dans une moindre mesure, le brigatinib, lesquels sont reconnus plus efficaces que le crizotinib. Par conséquent, 5 comparaisons indirectes ont été évaluées afin de comparer le lorlatinib à l’alectinib et au brigatinib. À la lumière de ces études, l’INESSS juge que l’efficacité du lorlatinib est semblable à celles de l’alectinib et du brigatinib, et que les effets indésirables sont globalement comparables d’un médicament à l’autre. Le lorlatinib constitue donc une option supplémentaire dans le traitement du CPNPC avancé ou métastatique présentant un réarrangement du gène ALK.

Le coût de traitement par le lorlatinib est supérieur à celui de l’alectinib, mais inférieur à celui du brigatinib, deux traitements dont les bienfaits sur la santé sont jugés comparables. Le rapport entre le coût et l’efficacité de l’alectinib et du brigatinib avait été jugé défavorable comparativement au crizotinib lors de leur évaluation par l’INESSS. Par ricochet, le rapport entre le coût et l’efficacité du lorlatinib est aussi défavorable. Par ailleurs, l’INESSS estime qu’au cours des 3 prochaines années, l’inscription du lorlatinibentraînerait des dépenses additionnelles d’environ 120 000 $ sur le budget de la RAMQ, pour le traitement de 17 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser LorbrenaMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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