Extrait d'avis au ministre

Keytruda (cancer tête et cou)

Dénomination commune / Sujet : pembrolizumab
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 25 mg/ml (4 ml)

Indication : En monothérapie ou en association avec une chimiothérapie à base de platine et de fluorouracile, pour le traitement d’un carcinome épidermoïde récurrent ou métastatique de la tête et du cou

Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
Ajouter des indications reconnues à la Liste des médicaments - Établissements (2021-03-03)
Surseoir à la décision (2020-12-16)

Evaluation publiée le 02 décembre 2020

Téléchargez l'Avis au ministre sur Keytruda (cancer tête et cou)

Extrait de l'Avis au ministre sur Keytruda 445 KiO

Le cancer de la tête et du cou est un cancer grave et qui progresse rapidement lorsque la maladie n’est plus localisée. Il touche principalement la bouche, le larynx et le pharynx. Sans traitement, les patients atteints de cette maladie à un stade très avancé vivent rarement plus de deux ans. Malheureusement, à ce stade de la maladie, il n’existe aucun traitement pour guérir ce type de cancer. Les traitements actuels, le plus souvent une association de médicaments de chimiothérapie incluant un agent d’une classe pharmacologique appelée « platine », visent à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la vie et à en maintenir la qualité.

Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie ciblant le PD-1. Il active le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque à la tumeur.

L’efficacité et les effets indésirables du pembrolizumab, administré seul ou en association avec une chimiothérapie comprenant un sel de platine, reposent sur une étude de bonne qualité. Les résultats de cette étude montrent que lorsqu’il est administré seul et que la maladie présente une caractéristique particulière (on dit qu’elle « exprime le PD-L1 »), il est plus efficace pour prolonger la vie qu’une association de trois médicaments (cétuximab, platine, fluorouracile [5-FU]) appelée traitement EXTREME et qu’il est mieux toléré. Lorsqu’il est administré en association avec une chimiothérapie incluant un sel de platine et du 5-FU, il est plus efficace que le traitement EXTREME pour prolonger la vie. Le fardeau des effets indésirables est similaire. Le traitement EXTREME n’est toutefois pas prescrit au Québec, sauf exception. Le pembrolizumab, administré seul ou en association avec un sel de platine et du 5-FU, représenterait deux options supplémentaires de traitement et viendrait combler un besoin de santé jugé important.

Le coût de traitement au pembrolizumab, administré seul ou en association à une chimiothérapie comprenant un sel de platine et du 5-FU, est très élevé. De plus, comparé au traitement le plus utilisé en clinique au Québec, le rapport entre son coût et son efficacité (les effets réels sur la durée de vie et la qualité de vie) n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les trois prochaines années, le pembrolizumabentraînerait des dépenses additionnelles d’environ 49,5 millions de dollars sur le budget des établissements pour le traitement de 620 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie et d’améliorer la qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. Dans ce cas, l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication reconnue à KeytrudaMC, à la condition que son utilisation soit encadrée, que le test diagnostic compagnon soit disponible et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique pour le système de santé.

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