Extrait d'avis au ministre

Keytruda (Cancer col utérus)

Dénomination commune / Sujet : pembrolizumab
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 25 mg/ml (4 ml)

Indication : Pour le traitement du cancer du col de l’utérus (CCU) persistant, récidivant ou métastatique, si les conditions suivantes sont respectées

Recommandation de l'INESSS
Inscription – Avec conditions

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2023-08-16)

Évaluation publiée le 26 juillet 2023

Téléchargez l'Avis au ministre sur Keytruda (Cancer col utérus)

Extrait de l'avis au ministre sur Keytruda 477 KiO

Test compagnon de Keytruda 247 KiO

Extrait de l'avis au ministre sur Keytruda (modifié) 491 KiO

La principale cause du cancer du col de l’utérus (CCU) est la persistance d’une infection par un virus du papillome humain (VPH) à haut risque. Le traitement de la maladie de stade précoce repose principalement sur la chirurgie ou la radiothérapie. En cas de maladie localement avancée, la chimioradiothérapie concomitante représente le traitement standard. Toutefois, la réapparition du CCU peut atteindre jusqu'à 70 % des patientes à ce stade de la maladie et survient généralement dans les 2 premières années suivant le diagnostic. Le traitement des personnes dont la maladie réapparait à l’extérieur du bassin ou qui présente des métastases à distance, c’est-à-dire des cellules cancéreuses qui se propagent à d’autres parties du corps, conduit rarement à la guérison et a pour objectif de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie. Dans ce contexte, plusieurs combinaisons d’agents de chimiothérapie, y compris le paclitaxel, le cisplatine, le carboplatine et le topotécan, auxquels peut s’ajouter le bevacizumab, peuvent être utilisées.

Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie qui active le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque à la maladie. Il s’ajoute à la combinaison de chimiothérapies. Ce traitement a pour objectif de retarder la progression de la maladie et de prolonger la vie. Il s’administre par voie intraveineuse pendant un maximum de 2 ans.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats démontrent que l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie prolonge la vie, en comparaison du placebo ajouté à la chimiothérapie. Le gain est d’environ 8 mois pour les patientes dont au moins 1 % des cellules de la tumeur expriment un marqueur appelé PD‑L1. Les principaux effets indésirables du pembrolizumab, en association à la chimiothérapie, sont l’anémie, la perte de cheveux et de poils, et les nausées. L’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie ne semble pas détériorer la qualité de vie des patientes comparativement à l’ajout d’un placebo. Ainsi, il représente une nouvelle option permettant d’améliorer le traitement du CCU à ce stade de la maladie.

Le coût de traitement au pembrolizumab en association avec la chimiothérapie, avec ou sans bevacizumab, est élevé. De plus, comparativement à la chimiothérapie avec ou sans bevacizumab, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie) n’est pas favorable. L’INESSS estime que, durant les 3 premières années suivant l’ajout de cette indication, le traitement de 206 patientes par cette association entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 25 millions de dollars sur le budget des établissements de santé.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patientes et leurs proches, de prolonger la vie et de conserver une bonne qualité de vie, et ce, le plus longtemps possible. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser KeytrudaMC à la condition que son utilisation soit encadrée, que le test PD-L1 soit accessible en temps opportun et que le fabricant contribue à en réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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