Extrait d'avis au ministre

Keytruda (Adj. CPNPC)

Dénomination commune / Sujet : pembrolizumab
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V. (fiole)
Teneur : 25 mg/ml (4 ml)

Indication : Traitement adjuvant du cancer du poumon non à petites cellules dont le pourcentage de cellules tumorales exprimant le PD-L1 est de moins de 50 %

Recommandation de l'INESSS
Refus d'inscription - Valeur thérapeutique

Décision du Ministre
Ne pas inscrire sur liste des médicaments - Établissements (2025-04-10)

Évaluation publiée le 02 avril 2025

Téléchargez l'Avis au ministre sur Keytruda (Adj. CPNPC)

Extrait d'avis au ministre sur Keytruda (Adjuvant CPNPC) 483 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer grave. Lorsque le cancer est à un stade précoce, la majorité des patients subit une chirurgie qui peut être précédée ou suivie de thérapies respectivement nommées néoadjuvante ou adjuvante. La chimiothérapie à base de platine peut être utilisée afin d’améliorer les chances de guérison après la chirurgie. Malgré ces interventions, les risques de récidive et de décès demeurent élevés. Les patients qui expriment à 50 % ou plus une protéine dans la tumeur appelée PD-L1 reçoivent un médicament supplémentaire nommé atézolizumab (TecentriqMC). Toutefois, aucun traitement supplémentaire n’est offert aux patients dont le cancer exprime le PD-L1 à moins de 50 %.   

Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie qui entraîne l’activation du système immunitaire du patient et lui permet d’attaquer le cancer. Il s’administre par voie intraveineuse. Ce médicament peut être donné aux personnes atteintes d’un CPNPC de stade précoce lorsque la tumeur a été complètement retirée par chirurgie et qu’une chimiothérapie adjuvante a été administrée à la suite de celle-ci. À la demande du fabricant, les présents travaux portent sur son utilisation chez les personnes qui, en plus de présenter ces caractéristiques, ont un cancer qui exprime le PD-L1 à moins de 50 %. Il est à noter que ce traitement ne s’adresse pas aux patients ayant reçu une chimiothérapie ou une immunothérapie néoadjuvante. Le pembrolizumab est administré pendant environ 1 an. Il s’ajoute à la surveillance active.

L’évaluation de l’efficacité du pembrolizumab chez les patients ayant reçu de la chimiothérapie adjuvante et dont le cancer exprime le PD-L1 à moins de 50 % ne concerne qu’une partie de la population de l’étude évaluée dans le cadre des présents travaux. De plus, puisque les objectifs principaux de cette étude n’étaient pas d’évaluer l’effet du pembrolizumab dans cette sous-population, les résultats la concernant sont très incertains. Ceux-ci suggèrent que le pembrolizumab réduit le risque combiné de récidive ou de décès, en comparaison du placebo. Il n’est toutefois pas certain que ce traitement prolonge la vie. De plus, bien que le pembrolizumab ne semble pas nuire à la qualité de vie, celui-ci entraîne des effets secondaires qui peuvent être importants. Devant l’incertitude quant à la capacité de cette thérapie à prolonger la vie, et au regard des effets secondaires additionnels observés, il n’est pas démontré que l’ajout du pembrolizumab puisse combler le besoin de santé. Par conséquent, l’INESSS est d’avis que ce traitement ne satisfait pas au critère de la valeur thérapeutique. 

Puisque la valeur thérapeutique de KeytrudaMC n’est pas reconnue pour le traitement adjuvant du CPNPC dont le cancer exprime le PD-L1 à moins de 50 %, les 4 autres aspects prévus par la loi n’ont pas été évalués. Ceux-ci sont :

  • la justesse du prix;
  • le rapport entre le coût et l’efficacité du traitement;
  • les conséquences, sur la santé de la population et sur les autres composantes du système de santé, de l’inscription de ce médicament sur la liste;
  • l’opportunité de l’inscrire au regard de l’objet du régime général.

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