Extrait d'avis au ministre

Keytruda (cancer endomètre-en association)

Dénomination commune / Sujet : pembrolizumab
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 25 mg/ml (4 ml)

Indication : En association avec le lenvatinib pour le traitement des patients adultes atteints d’un cancer de l’endomètre

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2023-07-06)
Surseoir à la décision (2022-11-09)

Evaluation publiée le 02 novembre 2022

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Extrait d'avis sur Keytruda 526 KiO

Le cancer de l’endomètre est le cancer gynécologique le plus fréquent. La plupart du temps, ce cancer est diagnostiqué à un stade précoce et peut être guéri par les traitements actuels. Plus rarement, le diagnostic peut être établi à un stade avancé. Une récidive de la maladie est également possible. Le traitement de la maladie au stade avancé ou récidivant consiste en une combinaison de différentes approches. Elles incluent une chirurgie, des médicaments (chimiothérapie ou hormonothérapie) ou de la radiothérapie. La chimiothérapie initiale est une association de carboplatine (médicament de la classe des sels de platine) et de paclitaxel. Lorsque la maladie progresse après ce traitement, l’espérance de vie des patientes diminue grandement. Les médicaments offerts visent alors à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patientes, mais ils ne peuvent pas la guérir. Diverses chimiothérapies ou, plus rarement, une hormonothérapie sont administrées à ce stade de la maladie. Le pembrolizumab (KeytrudaMC), en association avec le lenvatinib (LenvimaMC), est aussi parfois offert à ces patientes dans les hôpitaux (grâce à des mesures exceptionnelles), bien que l’INESSS n’ait pas encore évalué formellement ces médicaments pour le cancer de l’endomètre. Cette association faisant maintenant l’objet d’une demande officielle du fabricant pour cette indication, l’Institut procède à son évaluation.

Le pembrolizumab est une immunothérapie administrée par injection intraveineuse. Administré en association avec le lenvatinib par voie orale, le pembrolizumab peut être donné aux patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre avancé qui a évolué après une chimiothérapie à base d’un sel de platine et qui ne sont pas candidates à une chirurgie ou à une radiothérapie curative. De plus, la tumeur ne doit pas présenter l’une des 2 anomalies génétiques suivantes : un taux de mutation élevé dans les tumeurs ou une déficience du système de réparation de l’ADN. La majorité des cancers de l’endomètre ne présente pas ces 2 anomalies. Comme les autres médicaments administrés à ce stade, le pembrolizumab en association avec le lenvatinib vise à diminuer la taille des lésions et à contrôler la maladie. Ce médicament a obtenu une approbation conditionnelle de Santé Canada en attendant les résultats d’études permettant de confirmer son bénéfice clinique.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables du pembrolizumab repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats de cette étude démontrent que le pembrolizumab en association avec le lenvatinib retarde la progression de la maladie et prolonge la vie comparativement au paclitaxel ou à la doxorubicine. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés avec le pembrolizumab en association avec le lenvatinib comprennent l’hypertension, l’hypothyroïdie, les diarrhées, les nausées et la perte d’appétit.

Le coût de traitement par le pembrolizumab en association avec le lenvatinib est élevé. De plus, comparativement à la chimiothérapie, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement de l’association de ces médicaments entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 54,3 M$ sur le budget du système de santé pour le traitement de 721 patientes.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de retarder la progression de la maladie et de prolonger la vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication reconnue à KeytrudaMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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