Extrait d'avis au ministre

Jemperli (cancer endomètre)

Dénomination commune / Sujet : dostarlimab
Nom du fabricant : GSK
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 50 mg/ml (10 ml)

Indication : Traitement du cancer de l'endomètre

Recommandation de l'INESSS
Refus d’inscription

Décision du Ministre
Ne pas inscrire à la liste des médicaments- établissements (2022-11-09)

Evaluation publiée le 02 novembre 2022

Téléchargez l'Avis au ministre sur Jemperli (cancer endomètre)

Recommandation de l'INESSS 341 KiO

Le cancer de l’endomètre est le cancer gynécologique le plus fréquent. La plupart du temps, ce cancer est diagnostiqué à un stade précoce et peut être guéri par les traitements actuels. Plus rarement, le diagnostic peut être établi à un stade avancé. Une récidive de la maladie est également possible. Le traitement de la maladie au stade avancé ou récidivant consiste en une combinaison de différentes approches. Elles incluent une chirurgie, des médicaments (chimiothérapie ou hormonothérapie) ou de la radiothérapie. La chimiothérapie initiale est une association de carboplatine (médicament de la classe des sels de platine) et de paclitaxel. Lorsque la maladie progresse après ce traitement, l’espérance de vie des patientes diminue grandement. Les médicaments offerts visent alors à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patientes, mais ils ne peuvent pas la guérir. Auparavant, diverses chimiothérapies ou, plus rarement, une hormonothérapie étaient administrées à ce stade de la maladie. Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est actuellement offert à ces patientes dans les hôpitaux, bien que l’INESSS n’ait pas encore évalué formellement ce médicament pour le cancer de l’endomètre.

Le dostarlimab (JemperliMC) est une immunothérapie administrée par injection intraveineuse. Ce médicament peut être donné aux personnes atteintes d’un cancer de l’endomètre avancé ou récidivant. Pour recevoir ce médicament, le cancer doit avoir évolué pendant ou après une chimiothérapie à base d’un sel de platine. De plus, la tumeur doit présenter l’une des 2 anomalies génétiques suivantes : un taux de mutation élevé dans les tumeurs ou une déficience du système de réparation de l’ADN. Ces dernières surviennent dans environ 15 à 40 % des cas, selon les caractéristiques de la maladie. Comme les autres médicaments administrés au même stade, le dostarlimab vise à diminuer la taille des lésions et à contrôler la maladie. Ce médicament a obtenu une approbation conditionnelle de Santé Canada en attendant les résultats d’études permettant de confirmer son bénéfice clinique.

L’évaluation du dostarlimab repose sur une étude de très faible qualité. Cette dernière n’a pas comparé l’efficacité, les effets indésirables et la qualité de vie associée au dostarlimab à ceux d’autres traitements. Les résultats suggèrent que ce médicament entraîne une réduction de la taille de la tumeur chez près de la moitié des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre. De plus, environ 70 % des patientes étaient encore en vie après 12 mois. Toutefois, cette étude comporte plusieurs limites méthodologiques qui rendent ces résultats très incertains. Les résultats des comparaisons indirectes qui ont été évaluées, soit en comparant le dostarlimab au pembrolizumab ou à la doxorubicine (une chimiothérapie), sont également incertains. Il n’est donc pas démontré que le dostarlimab puisse combler un besoin de santé. De ce fait, l’INESSS n’est pas en mesure de reconnaître la valeur thérapeutique du dostarlimab pour l’indication demandée.

Ainsi, puisque la valeur thérapeutique de JemperliMC n’est pas reconnue, les 4 autres aspects prévus par la loi n’ont pas été évalués. Ceux-ci sont la justesse du prix, le rapport entre le coût et l’efficacité du traitement, les conséquences, sur la santé de la population et sur les autres composantes du système de santé, de l’inscription de ce médicament sur la liste, ainsi que l’opportunité de l’inscrire au regard de l’objet du régime général.

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