Extrait d'avis au ministre

Intelence

Dénomination commune / Sujet : Étravirine
Nom du fabricant : J.O.I.
Forme : Comprimé
Teneur : 100 mg

Indication : Infection par le VIH

Recommandation de l'INESSS
Ajout aux listes de médicaments – Médicament d'exception

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Evaluation publiée le 01 octobre 2008

Description du médicament

L’étravirine est un nouvel antirétroviral de la classe des inhibiteurs non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI). Comparativement aux autres INNTI, elle conserverait son efficacité en présence de souches résistantes à cette classe. IntelenceMC est indiqué, en association avec d’autres agents antirétroviraux, pour le traitement du VIH‑1 chez des patients adultes ayant déjà été traités, mais qui n’ont pas répondu au traitement antérieur et qui présentent des souches de VIH‑1 résistantes à plusieurs antirétroviraux, notamment les INNTI. D’autres antirétroviraux utilisés chez des sujets infectés par une souche multirésistante de VIH sont actuellement inscrits sur les listes de médicaments comme le darunavir (PrezistaMC), le tipranavir (AptivusMC) et plus récemment le raltégravir (IsentressMC).

Valeur thérapeutique

L’efficacité de l’étravirine est documentée par les résultats à 24 semaines des études DUET-1 (Madruga 2007) et DUET-2 (Lazzarin 2007) qui sont élaborées selon un devis identique. Ces études randomisées et contrôlées portent sur plus de 1 200 adultes infectés par le VIHayant fait l’expérience de plusieurs antirétroviraux et qui présentent une résistance prouvée aux INNTI ainsi que trois mutations primaires ou plus aux inhibiteurs de la protéase (IP). Il est à noter que la grande majorité des sujets présentent également une résistance à plusieurs inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI). L’ajout de l’étravirine à une thérapie antirétrovirale optimisée améliore de façon significative la réponse virologique et immunologique des personnes infectées par le VIH comparativement à la thérapie antirétrovirale optimisée utilisée seule.

À la lumière de ces résultats, le Conseil considère que la valeur thérapeutique de l’étravirine est adéquatement démontrée chez des adultes infectés par le VIH ayant fait l’expérience de plusieurs antirétroviraux et qui présentent une résistance prouvée à un INTI, un INNTI et un IP. De plus, le Conseil croit que l’ajout de cette molécule à une thérapie antirétrovirale optimisée peut apporter des bénéfices cliniques aux personnes infectées par une souche virale multirésistante et n’ayant jamais été traitées auparavant. L’utilisation de ce médicament chez cette population, même en première intention, est une option de dernier recours.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Le coût mensuel d’un traitement avec l’étravirine est d’environ 600 $. Il est inférieur à celui des produits généralement utilisés en présence de souches virales résistantes à plusieurs antirétroviraux.

Du point de vue pharmacoéconomique, l’étravirine associé à une thérapie antirétrovirale optimisée constitue une option coût-efficace par rapport à l’utilisation de cette même thérapie employée seule. La méthodologie de l’étude pharmacoéconomique soumise est adéquate. Selon le Conseil, la valeur du ratio coût-utilité la plus probable est élevée, mais acceptable. Ainsi, l’étravirine rencontre les critères économique et pharmacoéconomique.

Conclusion

En tenant compte de l’ensemble des critères prévus à la Loi, le Conseil a recommandé l’inscription d’IntelenceMC à la section des médicaments d’exception des listes de médicaments selon l’indication reconnue suivante :

  • pour le traitement, en association avec d'autres antirétroviraux, des personnes infectées par le VIH :

    • dont la charge virale actuelle et une autre d’il y a au moins un mois sont supérieures ou égales à 500 copies/ml, tout en étant traitées par une association de 3 antirétroviraux ou plus depuis au moins 3 mois ainsi que dans l'intervalle entre les 2 mesures;

      et

    • qui ont reçu, au préalable, au moins un autre traitement avec des antirétroviraux, qui s’est soldé par un échec virologique documenté, après au moins 3 mois de traitement;

      et

    • qui ont fait l'essai, depuis le début de leur thérapie antirétrovirale, d'au moins un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse, un inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse et un inhibiteur de la protéase.
  • pour le traitement en première intention, en association avec d'autres antirétroviraux, des personnes infectées par le VIH pour lesquelles une épreuve de laboratoire démontre une résistance à au moins un inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse, un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse et un inhibiteur de la protéase, et :

    • dont la charge virale actuelle et une autre d’il y a au moins un mois sont supérieures ou égales à 500 copies/ml;

      et

    • dont le décompte de lymphocytes CD4 actuel et un autre d’il y a au moins un mois sont inférieurs ou égaux à 350/µl;

      et

    • pour qui l’utilisation de l’étravirine est nécessaire à la constitution d’un régime thérapeutique efficace.

Principales références utilisées

Lazzarin A, Campbell T, Clotet B, et coll. Efficacy and safety of TMC125 (etravirine) in treatment-experienced HIV-1-infected patients in DUET-2: 24-week results from a randomised, double-blind, placebo-controlled trial. Lancet 2007; 370: 39-48.

Madruga JV, Cahn P, Grinsztejn B, et coll. Efficacy and safety of TMC125 (etravirine) in treatment-experienced HIV-1-infected patients in DUET-1: 24-week results from a randomised, double-blind, placebo-controlled trial. Lancet 2007; 370: 29-38.

Note : D’autres références publiées ou non publiées ont été consultées.

 

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