Extrait d'avis au ministre
Imjudo et Imfinzi (CPNPC)
Nom du fabricant : AZC
Forme : Sol. Perf. I.V. (fiole)
Teneur : trémélimumab : 20 mg/ml (1,25 ml et 15 ml) ; durvalumab : 50 mg/ml (2,4 ml et 10 ml)
Indication : Cancer du poumon non à petites cellules au stade localement avancé ou métastatique (1re intention)
Recommandation de l'INESSS
Inscription - Sous conditions
Décision du Ministre
À venir
Évaluation publiée le 04 juin 2025
Téléchargez l'Avis au ministre sur Imjudo et Imfinzi (CPNPC)
Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Lorsque ce cancer est au stade métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, les patients vivent rarement plus de 5 ans. Il n’existe aucun traitement capable de les guérir complètement. Actuellement, à ce stade de la maladie, les patients reçoivent majoritairement le pembrolizumab (KeytrudaMC), une immunothérapie, en association ou non avec une chimiothérapie intraveineuse, selon la quantité présente dans les cellules cancéreuses d’un marqueur appelé PD‑L1. Une autre immunothérapie, le cémiplimab (LibtayoMC), est indiquée avec ou sans chimiothérapie pour traiter le CPNPC au stade métastatique et a fait l’objet d’une recommandation d’inscription par l’INESSS, mais le ministre a depuis sursis à sa décision. L’association nivolumab (OpdivoMC)/ipilimumab (YervoyMC)/chimiothérapie constitue une autre option pour certains patients particuliers, et est moins fréquemment prescrite. La chimiothérapie seule n’est utilisée que dans de rares cas où l’immunothérapie ne peut être administrée.
La double immunothérapie composée du trémélimumab (ImjudoMC) et du durvalumab (ImfinziMC) est indiquée en association avec la chimiothérapie pour traiter le CPNPC au stade métastatique. Tout comme les autres traitements offerts, l’association trémélimumab/durvalumab/chimiothérapie vise à prolonger la survie, à retarder la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients. Ce traitement s’administre par voie intraveineuse jusqu’à la progression de la maladie.
L’évaluation de l’association trémélimumab/durvalumab/chimiothérapie repose sur une étude de bonne qualité dans laquelle l’efficacité et les effets secondaires de ce traitement sont comparés à la chimiothérapie seule. Les résultats démontrent que par rapport à celle-ci, cette association retarde la progression de la maladie d’environ 1,5 mois et prolonge la vie d’environ 2 mois. Or, la chimiothérapie seule n’est plus utilisée pour traiter le CPNPC au stade métastatique. Ainsi, des comparaisons indirectes comparant l’association trémélimumab/durvalumab/ chimiothérapie aux associations pembrolizumab/chimiothérapie, nivolumab/ipilimumab/chimiothérapie et cémiplimab/chimiothérapie ont également été considérées dans les présents travaux. À la lumière de ces comparaisons et de l’opinion des cliniciens consultés, l’INESSS est d’avis que l’association trémélimumab/durvalumab/chimiothérapie semble présenter une efficacité et des effets indésirables comparables à ceux des autres associations. L’association trémélimumab/durvalumab/chimiothérapie représente donc une option supplémentaire dans le traitement du CPNPC métastatique.
Le coût de traitement de l’association trémélimumab/durvalumab/chimiothérapie est élevé. Il est également supérieur à celui des associations nivolumab/ipilimumab/chimiothérapie et pembrolizumab/chimiothérapie et ce, pour des bénéfices de santé jugés similaires. Conformément à ses modalités d’évaluation économique, l’INESSS n’a pas réalisé d’analyse d’impact budgétaire, puisqu'une analyse qui vise à minimiser les coûts est retenue pour évaluer son efficience.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement capables de prolonger la vie le plus longtemps possible. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser ImjudoMC et ImfinziMC en association avec une chimiothérapie pour le traitement du CPNPC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.