Extrait d'avis au ministre

Imfinzi (endomètre)

Dénomination commune / Sujet : durvalumab
Nom du fabricant : AZC
Forme : Sol. Perf. I.V. (fiole)
Teneur : 50 mg/ml (2,4 ml et 10 ml)

Indication : Cancer de l'endomètre avancé ou récidivant

Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
À venir

Évaluation publiée le 04 juin 2025

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Extrait d'avis au ministre sur Imfinzi 684 KiO

Le cancer de l’endomètre est le cancer gynécologique le plus fréquent. La plupart du temps, ce cancer est diagnostiqué à un stade précoce et peut être guéri par les traitements actuels. Plus rarement, le diagnostic est établi à un stade avancé. Une récidive de la maladie est également possible. Le traitement de la maladie de stade avancé ou récidivante consiste en une combinaison de différentes approches. Elles incluent la chirurgie, la radiothérapie ou des médicaments. Dans environ 10 à 44 % des cas, selon les caractéristiques de la maladie, la tumeur peut présenter une anomalie génétique spécifique (déficience du système de réparation de l’ADN [dSRM]). En présence de cette anomalie, les médicaments administrés étaient jusqu’à récemment une chimiothérapie composée de carboplatine et de paclitaxel. Depuis peu de temps, la chimiothérapie seule n’est plus utilisée. Elle est maintenant combinée à une immunothérapie (dostarlimab, JemperliMC). Ensuite, le dostarlimab seul est poursuivi jusqu’à ce que le cancer progresse, et ce, sur une durée maximale de 3 ans au total concernant ce médicament. Lorsque la maladie progresse après ce traitement, l’espérance de vie des patientes diminue grandement. Les médicaments offerts visent alors à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patientes.

Le durvalumab (ImfinziMC) est une immunothérapie administrée par injection intraveineuse qui active le système immunitaire afin d’attaquer le cancer. Comme le dostarlimab, il peut être donné aux personnes atteintes d’un cancer de l’endomètre avancé ou récidivant qui présente l’anomalie dSRM, d’abord en combinaison avec la chimiothérapie, puis seul jusqu’à ce que le cancer progresse.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du durvalumab repose sur une étude de bonne qualité qui compare entre autres l’ajout de ce médicament ou du placebo à la chimiothérapie carboplatine/paclitaxel. Les résultats indiquent que le durvalumab entraîne une faible réduction du risque de progression de la maladie ou de décès par rapport au placebo chez l’ensemble des patientes incluses dans l’étude. Par contre, chez les patientes dont le cancer présente l’anomalie dSRM, l’efficacité du médicament semble plus grande. Il est encore trop tôt pour savoir si le durvalumab prolonge la vie des patientes. Globalement, l’ajout du durvalumab à la combinaison carboplatine/paclitaxel entraîne un peu plus d’effets secondaires, notamment des effets immunitaires (par exemple, de l’hypothyroïdie, des éruptions cutanées et des effets sur le foie). L’ajout du durvalumab à la chimiothérapie ne semble pas détériorer la qualité de vie des patientes par rapport à la chimiothérapie seule. Lorsque le durvalumab est comparé au dostarlimab, ces médicaments semblent associés à une efficacité et à des effets secondaires similaires. Les cliniciens consultés croient également qu’ils ne devraient pas être différents l’un de l’autre, car leurs mécanismes d’action se ressemblent.

Le coût de traitement par le durvalumab, en association avec une chimiothérapie puis en monothérapie, est élevé. Il est supérieur à celui du dostarlimab, également en association avec une chimiothérapie puis en monothérapie, et ce, pour des bénéfices de santé jugés similaires. Conformément à ses modalités d’évaluation économiques, l’INESSS n’a pas réalisé d’analyse d’impact budgétaire, puisqu’une analyse visant à minimiser les coûts est retenue pour évaluer son efficience. 

Puisque le durvalumab serait administré plus souvent et qu’une proportion de patientes le recevrait pendant plus longtemps que le dostarlimab, il pourrait nécessiter plus de visites en clinique pour recevoir les injections. De plus, il y aurait une augmentation des ressources nécessaires pour l’administration du traitement et pour le suivi des personnes traitées pour un cancer de l’endomètre avancé ou récidivant. En effet, les injections de dostarlimab sont prévues toutes les 6 semaines sur une durée totale maximale de 3 ans, alors que le durvalumab doit être administré toutes les 4 semaines jusqu’à ce que la maladie progresse, sans durée maximale.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patientes et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication reconnue à ImfinziMC pour le traitement du cancer de l’endomètre avancé ou récidivant à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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