Extrait d'avis au ministre

Avis concernant l’application de la méthode du prix le plus bas

La clozapine est un antipsychotique atypique indiqué dans le traitement symptomatique de la schizophrénie réfractaire. En raison du risque d'agranulocytose que comporte son utilisation, la clozapine n'est offerte que par l'intermédiaire d'un réseau de distribution exigeant des analyses hématologiques toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Le Conseil a évalué la possibilité d’appliquer la méthode du prix le plus bas (PPB) pour la clozapine. La particularité du dossier réside notamment dans le fait que les réseaux de surveillance, mis en place par les différents fabricants, sont parallèles et indépendants. Il importe de s’assurer que le transfert d’une marque de clozapine à une autre puisse se faire sans délai et sans risque pour le patient. Ainsi, la position de l’Ordre des pharmaciens du Québec et des différents fabricants de clozapine ainsi que les commentaires émis par différents professionnels de la santé ont été pris en compte lors de l’évaluation de ce dossier.

La bioéquivalence des versions génériques de clozapine avec l’innovateur a été établie selon les standards de Santé Canada. De plus, compte tenu que le suivi hématologique n’a pas à être modifié lors d’un changement de marque, que la substitution de clozapine est bien encadrée par une norme de l’Ordre des pharmaciens du Québec, que les systèmes de surveillance des différents fabricants se conforment aux règles établies par Santé Canada et que l’expérience s’est révélée positive dans d’autres provinces canadiennes, le Conseil est d’avis que la substitution d’une marque de clozapine à une autre peut se faire sans causer de préjudice aux patients. Par ailleurs, des épargnes annuelles de 4,7 M$ sont estimées pour la portion publique du régime général d’assurance médicaments. Toutefois, le Conseil prend en considération qu’un changement de marque de commerce nécessite l’intervention du médecin pour l’inscription du patient à un nouveau réseau de surveillance hématologique et que la réévaluation du dossier pharmacologique des patients est souhaitée. En conséquence, le Conseil a recommandé l’application de la méthode du PPB aux diverses préparations de clozapine à l’entrée en vigueur de la mise à jour de la Liste de médicaments de février 2007. Le Conseil est confiant qu’un délai de quatre mois est suffisant pour que les procédures administratives soient complétées pour chacun des patients. En outre, cette période pourrait permettre au médecin de se prévaloir d’une situation d’exception, soit la mention « Ne pas substituer », inscrite de sa main, sur l’ordonnance de clozapine. À défaut de cette mention, la personne assurée auprès de la Régie de l’assurance maladie qui refuse la substitution, qui lui est offerte par le pharmacien, aura à défrayer la différence entre le prix du produit prescrit et le prix plus bas qui est remboursé par la Régie.