Extrait d'avis au ministre

Fabhalta (HPN)

Dénomination commune / Sujet : iptacopan (chlorhydrate de)
Nom du fabricant : Novartis
Forme : Caps.
Teneur : 200 mg

Indication : Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)

Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
Surseoir à la décision (2025-03-06)

Évaluation publiée le 05 mars 2025

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Extrait d'avis au ministre sur Fabhalta 645 KiO

L’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) est une maladie rare qui survient lorsque le corps produit des cellules du sang défectueuses, notamment les globules rouges. Ces derniers sont formés sans certaines protéines qui les protègent de la destruction par un élément du système immunitaire appelé le complément. Cette destruction précipitée des globules rouges, nommée hémolyse, augmente les risques d’anémie, d’atteinte d’organes comme les reins et les poumons, et la formation de caillots potentiellement mortels.

Selon la sévérité de la maladie et la condition des personnes atteintes, celles-ci peuvent recevoir des antidouleurs, un traitement prévenant la formation des caillots ou des transfusions sanguines. Malgré ces traitements, certaines personnes demeurent aux prises avec des symptômes qui les rendent incapables d’accomplir leurs activités quotidiennes ou de travailler. Pour ces personnes, l’éculizumab (SolirisMC) et le ravulizumab (UltomirisMC) constituent le standard de soins actuel. Il s’agit de médicaments qui empêchent l’action du complément et qui s’administrent par voie intraveineuse généralement toutes les 2 semaines dans le cas de l’éculizumab et toutes les 8 semaines dans le cas du ravulizumab. Ces médicaments, appelés inhibiteurs du complément C5, ont pour but de réduire la destruction des globules rouges qui cause les symptômes invalidants. En cas de réponse incomplète ou d’intolérance à ces médicaments, le pegcétacoplan (EmpaveliMC) est offert en remplacement. C’est un médicament de la même classe pharmacologique que l’éculizumab et le ravulizumab. Il empêche l’action d’une autre composante du système du complément que celle bloquée par ces 2 médicaments. Il s’administre par perfusion sous-cutanée, à domicile, généralement 2 fois par semaine, afin de réduire l’hémolyse chronique qui persiste malgré l’utilisation de l’éculizumab ou du ravulizumab. 

L’iptacopan (FabhaltaMC) est une molécule qui cible une autre composante du système du complément que celles bloquées par les 3 traitements précédents. Il s’administre par voie orale 2 fois par jour, pour réduire la destruction des globules rouges qui persiste malgré l’utilisation de l’éculizumab ou du ravulizumab. 

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’iptacopan repose principalement sur une étude de bonne qualité, réalisée sur des adultes dont la maladie n’est pas bien maîtrisée par l’éculizumab ou le ravulizumab. L’ensemble des données de cette étude indique notamment que le passage à l’iptacopan réduit l’anémie, diminue le recours aux transfusions sanguines et améliore la qualité de vie des patients de façon plus importante que la poursuite de l’éculizumab ou du ravulizumab. L’iptacopan est généralement bien toléré; les maux de tête et les diarrhées sont les effets secondaires le plus fréquemment observés. Une analyse additionnelle compare indirectement l’iptacopan au pegcétacoplan comme traitement de 2e intention, après un inhibiteur du complément C5. Malgré les limites de cette analyse, l’efficacité de l’iptacopan est considérée comme au moins similaire à celle du pegcétacoplan. L’iptacopan constitue une option thérapeutique supplémentaire pour le traitement de l’HPN qui n’est pas adéquatement maîtrisée par un traitement à l’éculizumab ou au ravulizumab.

Le coût de traitement par l’iptacopan est élevé. Il est supérieur à celui du pegcétacoplan, et ce, pour des bénéfices de santé jugés similaires. Conformément à ses modalités d’évaluation économique, l’INESSS n’a pas réalisé d’analyse d’impact budgétaire, puisqu'une analyse de minimisation des coûts est retenue pour évaluer son efficience.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement contrôlant les symptômes de la maladie et améliorant la qualité de vie. L’INESSS est sensible au contexte particulier des maladies rares pour lesquelles il est plus difficile de réaliser des études de bonne qualité. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser FabhaltaMC pour le traitement de l’HPN chez les patients ayant préalablement présenté une réponse inadéquate à la suite d’un traitement par un inhibiteur du complément C5 ou qui présentent une intolérance à un inhibiteur du complément C5, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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