Extrait d'avis au ministre
Enhertu (JGO HER2+)
Nom du fabricant : AZC
Forme : Pd. Perf. I.V. (fiole)
Teneur : 100 mg
Indication : Adénocarcinome gastrique ou de la jonction gastro-œsophagienne avancé HER2+
Recommandation de l'INESSS
Refus d'inscription - Valeur thérapeutique
Décision du Ministre
À venir
Évaluation publiée le 04 juin 2025
Téléchargez l'Avis au ministre sur Enhertu (JGO HER2+)
Les cancers de l’estomac et de la jonction gastro-œsophagienne (JGO) sont des cancers graves qui se traitent de façon similaire. Comme les gens ont peu de symptômes au début de la maladie, ces cancers sont détectés tardivement chez la majorité des personnes. Au Québec, on retrouve plus de cancers de la JGO que de l’estomac. Le traitement des patients dépend, entre autres, de la quantité du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (human epidermal growth factor receptor 2 [HER2]) retrouvée sur les tumeurs. Lorsqu’elles en présentent une quantité importante et que la maladie est à un stade avancé, le traitement comprend, entre autres, le trastuzumab, un traitement propre au HER2. Par la suite, lorsque la maladie progresse et qu’un traitement est toujours possible, différentes chimiothérapies peuvent être offertes à certains patients, le plus souvent une combinaison de ramucirumab (CyramzaMC) et de paclitaxel ou un régime de chimiothérapie nommé FOLFIRI. Malgré ces traitements, le risque que la maladie progresse demeure élevé.
Le trastuzumab déruxtécan (EnhertuMC [T-DXd]) est un médicament qui cible le récepteur HER2. Il peut, entre autres, s’administrer pour traiter les personnes atteintes d’un cancer de l’estomac ou de la JGO HER2 positif inopérable ou métastatique qui ont déjà reçu le trastuzumab. Comme les autres traitements offerts, il vise à retarder la progression de la maladie et à prolonger la vie, il ne permet pas de guérir le cancer. Il s’administre par voie intraveineuse. Il a obtenu une approbation conditionnelle de Santé Canada en attendant les résultats d’une étude confirmant le bénéfice clinique.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du T-DXd repose sur une étude de faible qualité, notamment puisqu’il n’est pas comparé à un autre traitement. Les résultats de l’étude montrent qu’environ 40 % des patients voient leur maladie diminuer sous l’effet du T-DXd. De plus, la réponse au traitement dure environ 8 mois, puis la maladie progresse. Toutefois, il est difficile d’apprécier l’ampleur de l’efficacité du T-DXd, car il n’a pas été comparé directement aux chimiothérapies offertes à ce stade de la maladie. Selon les résultats d’une comparaison indirecte, le T-DXd ne prolonge pas la vie ni ne retarde la progression de la maladie comparativement à la combinaison ramucirumab/paclitaxel. Puisque des données plus robustes sur cette comparaison sont attendues prochainement, il apparaît raisonnable de les attendre. Les principaux effets secondaires du T-DXd sont les nausées et les vomissements, la fatigue et l’anémie, ainsi qu’une diminution des globules rouges dans le sang. Ce médicament peut aussi causer des troubles pulmonaires dont les conséquences peuvent parfois être graves.
Puisque la valeur thérapeutique d’EnhertuMC n’est pas reconnue pour le traitement du cancer de l’estomac ou de la JGO HER2 positif, les 4 autres aspects prévus par la loi n’ont pas été évalués. Ceux-ci sont :
- la justesse du prix;
- le rapport entre le coût et l’efficacité du traitement;
- les conséquences, sur la santé de la population et sur les autres composantes du système de santé, de l’inscription de ce médicament sur la liste;
- l’opportunité de l’inscrire au regard de l’objet du régime général.