Extrait d'avis au ministre
Keytruda (cancer de l’œsophage ou de l’adénocarcinome de la jonction gastro-œsophagienne (JGO) localement avancé non résécable ou métastatique)
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 25 mg/ml (4 ml)
Indication : En association avec une chimiothérapie à base de platine et de fluoropyrimidine, pour le traitement d’un carcinome de l’œsophage non résécable localement avancé ou métastatique ou d’un adénocarcinome de la jonction gastro-oesophagienne HER2 négatif
Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2022-04-13)-cancer de l'œsophage ou de la jonction gastro-oesophagienne
Surseoir à la décision (2022-03-02)
Évaluation publiée le 02 mars 2022
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Test compagnon de Keytruda 269 KiO
Les cancers de l’œsophage et de la jonction gastro-œsophagienne sont deux cancers graves qui sont traités de façon similaire. Comme les gens ont peu de symptômes aux stades précoces, ces cancers sont détectés tardivement chez la majorité des personnes. Au stade avancé, les patients reçoivent une combinaison de chimiothérapies. Malgré ce traitement, le risque que la maladie progresse demeure élevé.
Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie qui active le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque à la maladie. Il s’ajoute à la combinaison de chimiothérapies. Ce traitement vise à retarder la progression de la maladie et à prolonger la vie. Il s’administre par voie intraveineuse pendant un maximum de 2 ans.
L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables du pembrolizumab repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie prolonge la vie, en comparaison de la chimiothérapie seule. Le gain est d’environ 2,5 mois pour l’ensemble des patients et d’environ 5 mois pour les patients dont la tumeur est de type épidermoïde et exprime à 10 % ou plus un marqueur appelé PD‑L1. Les principaux effets indésirables du pembrolizumab associé à la chimiothérapie sont surtout causés par cette dernière. Il s’agit de nausées, de la fatigue, d’une diminution de l’appétit ainsi que des globules rouges et blancs dans le sang. L’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie ne semble pas détériorer la qualité de vie des patients comparativement à la chimiothérapie seule. Ainsi, il représente une nouvelle option de traitement à ce stade de la maladie qui comble un besoin de santé jugé important.
Le coût de traitement du pembrolizumab en ajout à la chimiothérapie est élevé. Comparativement à la chimiothérapie seule, le rapport entre son coût et son efficacité (les effets sur la durée de vie et la qualité de vie) est défavorable. Par ailleurs, l’INESSS estime que durant les 3 prochaines années, l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 44,9 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 591 patients. Si le remboursement du médicament était réservé aux patients dont la tumeur est de type épidermoïde et exprime à au moins 10 % le marqueur appelé PD‑L1, patients plus à même de bénéficier du traitement, des dépenses additionnelles moindres d’environ 10 millions seraient plutôt attendues. Un total de 124 patients recevraient le traitement.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication à KeytrudaMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.