Extrait d'avis au ministre

Alunbrig (cancer poumon)

Dénomination commune / Sujet : brigatinib
Nom du fabricant : Takeda
Forme : Co. et Trousse
Teneur : 180 mg, 30 mg, 90 mg, 90 mg (7 co.) - 180 mg (21 co.)

Indication : Traitement du cancer du poumon non à petites cellules au stade localement avancé ou métastatique et qui présente un réarrangement du gène ALK

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Inscrire aux listes des médicaments- Médicament d'exception (2022-02-02)
Surseoir à la décision (2021-05-27)

Evaluation publiée le 07 mai 2021

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Extrait de l'avis au ministre sur Alunbrig 344 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) avancé ou métastatique est un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Environ 2 à 5 % des patients qui en sont atteints présentent un réarrangement du gène ALK, caractéristique rare qui oriente le choix du traitement. Chez ces personnes, la maladie est souvent étendue au cerveau au moment du diagnostic. Sans traitement, elles vivent rarement plus de cinq ans. Malheureusement, à ce stade de la maladie, il n'existe aucun traitement pour guérir ce type de cancer. Actuellement, les patients reçoivent l’alectinib (AlecensaroMC), médicament oral qui cible le réarrangement du gène ALK et ralentit la propagation ou la croissance des cellules cancéreuses.

Le brigatinib (AlunbrigMC), autre médicament qui cible le réarrangement du gène ALK, est indiqué pour traiter le CPNPC lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, soit au stade avancé ou métastatique. Comme l’alectinib, en ciblant les cellules cancéreuses, le brigatinib vise à prolonger la survie, à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients. Il s’administre quotidiennement par voie orale.

Bien qu’une étude de bonne qualité comparant l’efficacité et les effets indésirables du brigatinib par rapport au crizotinib soit disponible, elle est peu utile, car ce dernier n’est plus un traitement utilisé au Québec. En effet, le traitement standard actuel est plutôt l’alectinib, lequel est établi comme plus efficace que le crizotinib. Ainsi, deux comparaisons indirectes ont été évaluées afin de comparer le brigatinib à l’alectinib, traitement standard actuel. À la lumière de ces études, l’INESSS a jugé que l’efficacité et les effets indésirables du brigatinib sont semblables à ceux de l’alectinib. Le brigatinib constitue donc une option supplémentaire dans le traitement du CPNPC avancé ou métastatique présentant un réarrangement du gène ALK.

Le coût de traitement avec le brigatinib est très élevé. De plus, pour des bienfaits jugés comparables, son coût est plus élevé que celui de l’alectinib. Ainsi, le rapport entre son coût et les effets sur la santé est jugé défavorable. Par ailleurs, l’INESSS estime qu’au cours des 3 prochaines années, l’inscription du brigatinibentraînerait des dépenses additionnelles d’environ 310 000 $ sur le budget de la RAMQ, pour le traitement de 26 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser le brigatinib à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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