Utilisation des lasers de classe 3b et 4 et de la lumière intense pulsée à des fins esthétiques dans un contexte non médical
2008-09-25 |
Les lasers de classe 3b et 4 et la lumière intense pulsée (LIP) peuvent être utilisés à diverses fins esthétiques comme le relissage cutané, l’enlèvement de l’acné et de la cellulite ou l’épilation. L’utilisation de ces technologies de forte puissance, autrefois réservée à la pratique médicale, migre aujourd’hui vers le secteur des soins personnels, sans que la frontière entre ces services esthétiques et les soins médicaux soit toutefois bien définie. Au Québec, leur utilisation à des fins esthétiques dans le secteur des soins personnels est répandue, mais cette pratique n’est encadrée ni par un ordre professionnel, ni par une réglementation relative à la santé. Le ministre de la Santé et des Services sociaux a demandé à l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS) de préparer un rapport sur cette problématique, en abordant plus particulièrement la question des risques que pose l’utilisation de ces technologies à des fins esthétiques par des opérateurs autres que des médecins, sans supervision médicale.
Recommandations
À la lumière de son évaluation, l’AETMIS recommande :
- que le Collège des médecins du Québec définisse, parmi les interventions pratiquées à des fins esthétiques, celles qui directement (par la nature de l’état traité) ou indirectement (par l’exigence d’un diagnostic ou d’une évaluation préalable) relèvent de la Loi médicale;
- que le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale établisse, en concertation avec ses partenaires, des programmes de formation et de qualifi cation professionnelles pour toute personne du secteur des services de soins personnels qui, dans l’exercice de son métier ou de sa profession, utilise un laser de classe 3b ou 4, la LIP ou toute autre source d’énergie de forte puissance à des fins esthétiques et non médicales, et propose des dispositifs réglementaires pour en assurer la mise en oeuvre;
- que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, en concertation avec le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, adapte son programme de formation professionnelle en soins esthétiques et procédés d’épilation en fonction de ladite réglementation pour toutes les activités réalisées au moyen de lasers de classe 3b ou 4, de LIP ou de toute autre source d’énergie de forte puissance;
- que le Comité sectoriel de la main-d’oeuvre des services de soins personnels, en concertation avec le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, adapte son programme de formation actuel en épilation au laser en fonction de ladite réglementation et élabore des programmes de formation professionnelle obligatoires pour toutes les interventions ne relevant pas de la Loi médicale et faisant appel aux lasers de classe 3b et 4, à la LIP ou à toute autre source d’énergie de forte puissance;
- que le ministère de la Santé et des Services sociaux, en concertation avec les autres instances gouvernementales concernées, informe la population sur les risques liés aux services de nature esthétique rendus à l’aide de lasers de classe 3b et 4 ou de LIP, y compris les risques inhérents à ces technologies.