Portrait de l’usage des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) chez les adultes assurés par le régime public d’assurance médicaments du Québec

2012-03-27 | Médicaments: Usage optimal, Modes d'intervention en santé

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont parmi les médicaments les plus utilisés et les plus coûteux au Québec. Le coût élevé lié à l’usage des IPP a conduit le gouvernement du Québec à considérer plusieurs interventions visant à améliorer cet usage. À ce titre, des messages-clés à l’intention des médecins et des pharmaciens ont été développés en 2002 et actualisés en 2009. 

Rappelons ces messages-clés :

  1. Une fois par jour. Une prise uniquotidienne, 30 minutes avant le déjeuner, suffit pour assurer le traitement et le soulagement des symptômes.
  2. Un IPP : pas nécessairement à vie. Une première ordonnance devrait être de 4 semaines dans le traitement de la dyspepsie non explorée avec ou sans prédominance de symptômes de reflux gastro-œsophagien. Une réévaluation après 4 semaines favorise un usage optimal des IPP.
  3. Traitement individualisé. Lorsque les symptômes ont été soulagés par un traitement initial avec un IPP, poursuivre avec un traitement individualisé.
  4. Coût-efficacité. Puisque globalement, les différents IPP sont d’une efficacité clinique équivalente, les versions les moins coûteuses sont recommandées.

Les objectifs de l’étude étaient de dresser un portrait de l’usage des IPP de 2007 à 2010 chez les bénéficiaires du régime public d'assurance médicaments (RPAM) de 18 ans ou plus et de comparer cet usage à des critères d’usage optimal afin d’en estimer la conformité. Une étude de cohorte historique a été réalisée à partir de trois banques de données administrées par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). 

Les résultats de la présente étude donnent un aperçu de la pratique et permettront aux prescripteurs d’IPP de réfléchir sur leurs habitudes de prescription. Cette réflexion devrait principalement porter sur la fréquence des traitements IPP de 12 semaines ou plus, de même que sur l’absence de visite médicale chez 20 % des nouveaux utilisateurs d’IPP dans l’année suivant l’amorce du traitement. La difficulté à offrir un suivi étroit à tous les patients peu malades explique probablement le faible degré de conformité obtenu avec les deux derniers critères d’usage optimal. Une amélioration quant à l’usage des IPP semble toutefois possible. Cette amélioration impliquerait un meilleur suivi ou une réévaluation après un certain temps. On peut même penser qu’une meilleure évaluation de l’indication de traitement pourrait améliorer l’usage. L’utilisation préférentielle du générique du rabéprazole pourrait par ailleurs diminuer substantiellement le coût des IPP pour le RPAM sans perte d’efficacité chez la plupart des utilisateurs. 

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