La pratique d’interventions coronariennes percutanées dans les hôpitaux sans service de chirurgie cardiaque sur place : revue des lignes directrices et analyse des données québécoises de 1999 à 2004

2007-11-06 | Cardiologie et maladies neurovasculaires

L’étude des lignes directrices qui existent ailleurs montre que la pratique de l’ICP dans des centres hospitaliers qui n’offrent pas de services de chirurgie cardiaque sur place est assortie de conditions très rigoureuses de fonctionnement. Notamment, des dispositions adéquates pour une chirurgie cardiaque d’urgence constituent une condition préalable essentielle. Parmi les autres dispositions exigées d’un centre d’ICP sans service de chirurgie cardiaque sur place, mentionnons un mentorat endossé par des centres établis de chirurgie cardiaque, le maintien de volumes annuels élevés d’interventions par centre et par opérateur, et un suivi constant des résultats cliniques et des critères de sélection des patients devant subir une ICP.

Les résultats des ICP réalisées au Québec entre 1999 et 2004 dans des hôpitaux ne disposant pas de service de chirurgie cardiaque sur place ont été comparés à ceux des ICP réalisées dans des hôpitaux dotés d’un tel service. Pour la période de 1999 à 2001, il n’y avait pas de différence notable dans le risque de mortalité entre les deux types de centres. Toutefois, durant la période allant de 2002 à 2004, la mortalité dans l’année suivant une ICP avait augmenté légèrement dans les centres qui ne disposaient pas d’un service de chirurgie cardiaque sur place et avait diminué très légèrement dans les centres qui en avaient. Durant cette période, une première ICP réalisée dans des centres sans soutien chirurgical sur place était associée à une augmentation, légère, mais statistiquement significative, du risque de décès par rapport aux centres dotés de soutien chirurgical. Les conclusions tirées de ces résultats doivent cependant être interprétées avec prudence en attendant que des analyses plus poussées comprenant des données plus récentes puissent être effectuées. Les centres hospitaliers du Québec semblent cependant avoir suivi la tendance générale observée ailleurs, à savoir la réalisation d’ICP plus complexes, plus difficiles et, par conséquent, plus risquées.

Compte tenu du manque de données probantes quant à une quelconque amélioration de la survie associée à des ICP effectuées plus rapidement dans la majorité des contextes cliniques et des risques associés à la pratique d’ICP dans des centres sans service de chirurgie cardiaque sur place, les avantages réels de la création de nouveaux centres d’ICP sans soutien chirurgical restent incertains.

Dans ces circonstances, l’AETMIS appelle à la prudence et conclut à la nécessité d’un encadrement rigoureux tant dans la création que dans le fonctionnement de centres d’ICP sans chirurgie cardiaque sur place. Cet encadrement pourrait revêtir la forme de lignes directrices fondées sur l’importance de la collaboration interhospitalière, de l’établissement de protocoles précis et du respect des conditions essentielles de qualité des soins. Le rapport insiste également sur la nécessité de mettre en place un registre de données de haute qualité permettant le suivi de la performance, de façon à garantir l’amélioration de la qualité des soins et une allocation optimale des ressources.

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