Adénopathies associées au vaccin contre la COVID-19 et conduite clinique en imagerie oncologique
CONSTATS DE L’INESSS À CE JOUR (30 JUIN 2021)
En se basant sur la documentation scientifique disponible au moment de la rédaction et sur les consultations menées, l’INESSS estime que :
Caractéristiques des adénopathies observées post-vaccination
- des adénopathies ipsilatérales peuvent être fréquemment observées, cliniquement ou radiologiquement, à l’aisselle ainsi qu’aux régions infra- et supraclaviculaires, sous-pectorales et cervicales à la suite d’une vaccination récente (moins de 6 semaines) contre la COVID-19;
- l’incidence et le temps de résolution des adénopathies associées à la vaccination contre la COVID-19 ont été peu évalués et demeurent mal définis, de même que l’impact que pourraient avoir les caractéristiques cliniques des patients (âge, comorbidités, type et dose du vaccin) et les modalités d'imagerie pouvant les caractériser (tomodensitométrie, mammographie, imagerie par résonnance magnétique, échographie, tomographie par émission de positrons).
Planification de la vaccination contre la COVID-19
- la vaccination contre la COVID-19 ne doit pas être retardée en raison d’une imagerie planifiée pour les patients atteints de cancer ou pour les personnes chez qui un examen d’imagerie est planifié.
- le vaccin doit être administré du côté controlatéral du cancer primaire (pour une maladie ayant une latéralité) ou sur le membre le plus éloigné du site du cancer (bras ou cuisse);
Planification des examens d’imagerie en oncologie
- les informations relatives à la vaccination contre la COVID-19 susceptibles d’avoir un impact au moment de l’interprétation de l’examen d’imagerie (statut, date et dose de la vaccination; type de vaccin; site et latéralité de l’injection) doivent être documentées et facilement accessibles aux radiologues;
- lorsque possible, l’examen d’imagerie doit être réalisé avant l’administration de la première dose ou six semaines après l’injection de l’une des doses pour toutes indications non urgentes (selon le jugement clinique);
- l’imagerie ne doit pas être retardée pour une indication urgente (selon le jugement clinique);
Prise en charge et suivi des adénopathies
- une adénopathie unilatérale observée à la suite d’une vaccination contre la COVID-19 est habituellement bénigne;
- une autre cause que la vaccination doit être considérée et investiguée en présence d’une adénopathie palpable persistante au-delà de six semaines après l’administration de la plus récente dose de vaccin;
- une prise en charge individualisée, pouvant inclure un suivi clinique, un suivi d’imagerie ou une biopsie, peut aussi être considérée selon la probabilité que l’adénopathie soit associée à une néoplasie sous-jacente (type de cancer, localisation, stade de la maladie) en fonction de la suspicion et de la localisation des lésions associées, de l'apparence de l’adénopathie et/ou des résultats de la pathologie.
Information à partager aux patients et aux professionnels oeuvrant en première ligne
- une communication claire et efficace entre les patients, les radiologues et les équipes médicales devrait être considérée prioritaire afin d’éviter les retards de diagnostic, de traitement du cancer et de vaccination contre la COVID-19;
- pour limiter l’anxiété des patients, ceux-ci doivent être informés d’une possible adénopathie (gonflement spontané des ganglions) suivant une vaccination contre la COVID-19 et de la nature fort probablement bénigne du gonflement. Advenant que l’adénopathie persiste au-delà de six semaines après la vaccination, un suivi clinique est conseillé.
À mesure que davantage de données seront disponibles, entre autres sur l’incidence, l’aspect et l’évolution des adénopathies unilatérales post-vaccination contre la COVID-19, il pourrait être pertinent de revoir les recommandations concernant l’évaluation et la durée du suivi.