Extrait d'avis au ministre
Zepzelca (CPPC)
Nom du fabricant : Jazz
Forme : Pd. Perf. I.V.
Teneur : 4 mg
Indication : Pour le traitement du cancer du poumon à petites cellules (CPPC) de stade localement avancé (stade III) ou métastatique qui a progressé pendant ou après un traitement à base d’un sel de platine
Recommandation de l'INESSS
Refus d’inscription
Décision du Ministre
Ne pas inscrire à la liste des médicaments-Établissements (2023-08-16)
Évaluation publiée le 26 juillet 2023
Téléchargez l'Avis au ministre sur Zepzelca (CPPC)
Le cancer du poumon à petites cellules (CPPC) est un type de cancer qui progresse rapidement. Lorsque ce cancer est à un stade avancé ou métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, les patients vivent rarement plus de 5 ans et il n’existe aucun traitement curatif. Actuellement, les patients reçoivent d’abord une chimiothérapie incluant un médicament de la classe des sels de platine, combiné ou non à une immunothérapie. Lorsque le cancer progresse, le choix du traitement dépend de l’efficacité de la chimiothérapie initiale. Au Québec, les patients considérés comme sensibles aux sels de platine reçoivent généralement de nouveau cette chimiothérapie, tandis que ceux considérés comme résistants aux sels de platine reçoivent le topotécan, autre type de chimiothérapie.
La lurbinectédine (ZepzelcaMC), médicament qui perturbe le processus continu de croissance et de division des cellules (cycle cellulaire) et qui entraîne la mort des cellules tumorales, est indiquée pour traiter le CPPC à un stade avancé ou métastatique ayant progressé pendant ou après un traitement contenant un sel de platine. Comme les autres traitements offerts, la lurbinectédine vise à prolonger la vie, à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients. Il s’administre par voie intraveineuse toutes les 3 semaines.
L’évaluation de la lurbinectédine repose sur une étude de faible qualité dans laquelle l’efficacité et les effets secondaires ne sont pas comparés à ceux des traitements actuellement administrés. Les résultats suggèrent que ce médicament entraîne une réduction de la taille de la tumeur chez environ 35 % des patients. Cette proportion est de 22 % chez les patients considérés comme résistants aux sels de platine et de 45 % chez ceux considérés comme sensibles. L’étude suggère que l’efficacité du traitement sur la tumeur dure environ 4 à 6 mois et le fardeau des effets indésirables de la lurbinectédine semble acceptable, selon les cliniciens consultés. Toutefois, cette étude comporte plusieurs limites méthodologiques qui rendent ces résultats très incertains. De plus, aucune conclusion ne peut être tirée concernant l’effet du médicament sur la qualité de vie. Des comparaisons indirectes ont été évaluées afin de comparer la lurbinectédine aux autres options offertes au Québec. Les limites relevées lors de leur analyse n’ont pas permis à l’INESSS d’apprécier l’ampleur de l’effet de la lurbinectédine par rapport à celle de ces traitements. Il n’est donc pas démontré que la lurbinectédine puisse combler un besoin de santé. L’INESSS juge que la démonstration de l’efficacité de la lurbinectédine n’est pas suffisamment robuste pour reconnaître la valeur thérapeutique pour le traitement du CPPC récidivant.
Ainsi, puisque la valeur thérapeutique de ZepzelcaMC n’est pas reconnue, les 4 autres aspects prévus par la loi n’ont pas été évalués. Ceux-ci sont la justesse du prix, le rapport entre le coût et l’efficacité du traitement et les conséquences, sur la santé de la population et sur les autres composantes du système de santé, de l’inscription de ce médicament sur la liste, ainsi que l’opportunité de l’inscrire au regard de l’objet du régime général.