Extrait d'avis au ministre

Zejula (cancer ovaire)

Dénomination commune / Sujet : niraparib (tosylate de)
Nom du fabricant : GSK
Forme : Caps.
Teneur : 100 mg

Indication : Traitement du cancer épithélial de l’ovaire, du cancer des trompes de Fallope ou du cancer péritonéal primaire récidivant

Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
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Surseoir à la décision (2020-09-30)

Evaluation publiée le 09 septembre 2020

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Extrait de l'Avis au ministre sur Zejula 375 KiO

Le niraparib (ZejulaMC) est un médicament utilisé pour traiter le cancer de l’ovaire, le cancer des trompes de Fallope ou le cancer péritonéal primaire avec ou sans mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2. Ces cancers sont souvent détectés à un stade avancé et sont généralement agressifs, ce qui diminue de beaucoup l’espérance de vie des patientes qui en sont atteintes. Le niraparib est administré comme traitement d’entretien aux femmes ayant reçu au moins deux protocoles de chimiothérapie contenant une platine, et dont le cancer répond bien à ce type de chimiothérapie. Il vise à retarder la réapparition de la maladie et l’administration d’une nouvelle chimiothérapie. À ce stade de la maladie, un traitement d’entretien à l’olaparib (LynparzaMC) est actuellement disponible, mais seulement pour les femmes dont le cancer présente une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, ce qui représente environ le tiers des patientes. Pour les femmes dont le cancer ne présente pas de mutation de ces gènes, aucun traitement d’entretien après leur chimiothérapie n’est disponible; elles sont suivies par leur médecin afin de surveiller l’évolution de la maladie.

L’évaluation de l’efficacité et de l’innocuité du niraparib repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que, comparativement au placebo, le niraparib retarde significativement la progression de la maladie et le délai d’administration d’un traitement subséquent chez les femmes dont le cancer présente une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 ainsi que chez celles dont le cancer ne présente pas cette mutation. Toutefois, aucune différence de survie entre le niraparib et le placebo n’a pu être observée au moment de l’analyse. L’utilisation du niraparib est associée à des effets indésirables importants, mais il ne semble pas affecter la qualité de vie des patientes.

Le coût de traitement au niraparib est élevé. Pour la population dont le cancer ne présente pas une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, le rapport entre son coût et son efficacité (les effets réels sur la durée de vie et la qualité de vie) est défavorable lorsqu’il est comparé à la surveillance active. Pour la population dont le cancer présente une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, l’efficacité et le coût de traitement du niraparib sont jugés comparables à ceux de l’olaparib; toutefois, ce dernier semble avoir un profil d’effets indésirables plus favorable. Par ailleurs, l’INESSS estime que le remboursement du niraparib entraînerait des dépenses d’environ 8,8 millions de dollars pour la RAMQ, pour le traitement de 115 patientes sur trois ans.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patientes et leurs proches, de retarder la réapparition de la maladie et de conserver une bonne qualité de vie, le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser le niraparib à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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