Extrait d'avis au ministre
Veklury (COVID-19)
Nom du fabricant : Gilead
Forme : Pd. Perf. I.V.
Teneur : 100 mg
Indication : Pour le traitement de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19)
Recommandation de l'INESSS
Inscription – Avec conditions
Décision du Ministre
Inscrire aux listes des médicaments - Médicament d'exception (2024-09-26)
Évaluation publiée le 28 août 2024
Téléchargez l'Avis au ministre sur Veklury (COVID-19)
La COVID-19 est une infection respiratoire causée par un virus de la famille des coronavirus appelé SRAS-CoV-2. Les principaux symptômes sont une toux sèche, de la congestion nasale, un mal de gorge, de la fièvre, de la fatigue et des douleurs musculaires. Bien que la plupart des personnes infectées présentent des symptômes d’intensité légère à modérée, les personnes plus âgées, celles ayant un système immunitaire affaibli ainsi que celles atteintes d'une ou plusieurs maladies chroniques présentent un risque élevé de complications pouvant mener à une hospitalisation ou au décès.
La prévention de la COVID-19 repose principalement sur la vaccination et des mesures d’hygiène et de distanciation. Des antiviraux peuvent être utilisés chez des patients atteints de forme légère à modérée et risquant de développer une forme sévère de la maladie, afin de diminuer les risques de complications ou de décès. Au Québec, l’association nirmatrelvir/ritonavir (PaxlovidMC) et le remdésivir (VekluryMC) sont les 2 médicaments antiviraux utilisés. VekluryMC est aussi le seul antiviral indiqué chez des patients hospitalisés présentant des symptômes sévères de la COVID-19 et dont l’état requiert une supplémentation en oxygène. Chez ces derniers, des corticostéroïdes et des médicaments immunomodulateurs (p. ex. tocilizumab) peuvent également être utilisés.
Pour la population non hospitalisée, l’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables de VekluryMC repose sur plus d’une dizaine d’études, dont 1 étude en contexte réel de soins effectuée au Canada. Dans leur ensemble, leurs résultats indiquent que VekluryMC réduit significativement les hospitalisations associées à la COVID‑19, par rapport à un placebo ou à l’absence de traitement.
Pour la population hospitalisée pour la COVID-19 et ayant besoin d’un apport en oxygène, l’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables de VekluryMC repose sur plus d’une vingtaine d’études, dont 1 étude clinique effectuée au Canada. Elles indiquent que le traitement prévient la progression de la maladie vers un besoin d’assistance respiratoire de niveau plus élevé.
Les cliniciens du Québec ont acquis une bonne expérience de VekluryMC depuis 2020. Toutefois, une meilleure communication auprès des patients vulnérables ayant des contre-indications à PaxlovidMC favoriserait davantage leur accès au médicament en temps opportun.
Le coût de traitement de VekluryMC est élevé et supérieur à celui de PaxlovidMC. Pour la population non hospitalisée, les coûts additionnels associés à l’utilisation de VekluryMC ne sont pas justifiés par les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients) comparativement à PaxlovidMC ainsi qu’aux meilleurs soins de soutien pour les patients qui ne peuvent recevoir ce dernier. Pour la population hospitalisée pour la COVID-19 et ayant besoin d’un apport en oxygène, les coûts additionnels associés à l’utilisation de VekluryMC ne sont pas non plus justifiés par les bienfaits cliniques qu’il procure comparativement aux meilleurs soins de soutien. Le rapport entre son coût additionnel et son efficacité n’est donc pas favorable autant chez les patients qui ne sont pas hospitalisés que chez ceux qui le sont. De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’inscription de VekluryMC entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 92 millions de dollars sur le budget des établissements de santé en supposant un fardeau de la maladie similaire et un nombre d’hospitalisations constant au cours des prochaines années.
L'INESSS est conscient de l'importance pour les patients de se rétablir plus rapidement d’une infection qui peut leur être mortelle, particulièrement dans un contexte de pandémie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser VekluryMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.