Extrait d'avis au ministre

Tysabri

Dénomination commune / Sujet : Natalizumab
Nom du fabricant : Biogen
Forme : Solution pour perfusion intraveineuse
Teneur : 300 mg/15ml

Indication : Sclérose en plaques (SEP) de forme rémittente

Recommandation de l'INESSS
Ajout aux listes de médicaments – Médicament d'exception

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Evaluation publiée le 01 octobre 2008

Description du médicament

Le natalizumab est un anticorps monoclonal antagoniste de l’alfa-4 intégrine exprimée sur la surface des lymphocytes T. Il diminue l’activité inflammatoire au sein du système nerveux central. Il est indiqué par Santé Canada en monothérapie pour le traitement des personnes atteintes d’une SEP de forme rémittente pour réduire la fréquence des poussées cliniques, diminuer le nombre et le volume des lésions cérébrales actives identifiées à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et pour retarder la progression de l’incapacité physique. D’autres médicaments pour le traitement de la SEP sont inscrits sur les listes comme médicament d’exception, soit le glatiramère (CopaxoneMC) et les interférons bêta.

Valeur thérapeutique

Une analyse non publiée d’un sous-groupe de l’étude AFFIRM (Polman 2006) déjà connue du Conseil a été évaluée. Cette analyse a permis de circonscrire une population atteinte de SEP de forme rémittente présentant une évolution rapide de leur maladie. Elle visait aussi à vérifier si elle était susceptible de bénéficier davantage du natalizumab. Aux fins de cette analyse, l’évolution rapide est définie par la présence de deux poussées ou plus dans la dernière année. Celles-ci doivent être associées à au moins une lésion rehaussée par le gadolinium à l’IRM ou à une augmentation significative de la charge lésionnelle en T2 par rapport à une IRM antérieure.

Les conclusions de cette analyse sont à l’effet que le natalizumab est supérieur au placebo comme traitement de première intention sur plusieurs paramètres d’efficacité dans la sous-population ciblée. De plus, les résultats révèlent que ce médicament procure plus d’effets bénéfiques chez ce groupe comparativement à la population globale. En effet, il réduit davantage après deux ans le nombre moyen annuel de poussées et l’incidence cumulative de la progression de l’incapacité.

En ce qui concerne l’utilisation en monothérapie du natalizumab chez les sujets réfractaires aux traitements habituels pour le traitement de la SEP rémittente, il n’y a toujours pas de donnée clinique à ce sujet. C'est pourquoi le Conseil n’entérine pas, encore une fois, cet usage.

Enfin, le Conseil reconnaît toujours la valeur thérapeutique du natalizumab comme traitement de première intention pour le traitement de la SEP de forme rémittente. Au surplus, il est d’avis que ce médicament présente des bénéfices accrus au plan de l’efficacité pour le sous-groupe de personnes atteintes d’une maladie d’évolution rapide.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Le coût annuel de traitement est de 31 041 $ avec le natalizumab. Ce coût est nettement plus élevé que celui du glatiramère ou des interférons bêta variant approximativement entre 15 500 $ et 21 500 $.

D’un point de vue pharmacoéconomique, les ratios coût-utilité estimés pour le natalizumab comparativement aux interférons bêta et aux meilleurs soins de support pour traiter les personnes atteintes de SEP rémittente d’évolution rapide sont relativement élevés mais acceptables.

Conclusion

En conséquence, en tenant compte de l’ensemble des critères prévus à la Loi, le Conseil a recommandé l’inscription de TysabriMC dans la section des médicaments d’exception des listes de médicaments selon l’indication reconnue suivante :

  • pour le traitement en monothérapie et en première intentiondes personnes souffrant de sclérose en plaques de forme rémittente avec un score sur l’échelle EDSS ≤ 5 avant le traitement et présentant une évolution rapide de la maladie définie comme suit :

    • survenue de 2 poussées cliniques invalidantes ou plus au cours de la dernière année;

      et

    • présence d’au moins une lésion rehaussée par le gadolinium à la résonance magnétique (IRM);

      ou

    • augmentation de 2 lésions hyperintenses en T2 ou plus par rapport à une IRM antérieure.

      Le médecin doit fournir lors de la première demande le résultat d’une IRM récente (moins de 3 mois) confirmant l’une ou l’autre des exigences radiologiques précitées. Dans le cas de la charge lésionnelle en T2, la comparaison doit se faire avec une autre IRM faite entre 3 et 12 mois de la date de la plus récente. De plus, le médecin doit donner à chaque demande les renseignements suivants : nombre de poussées invalidantes dans l’année précédente et résultat sur l’échelle EDSS.

      La durée maximale des autorisations est d’un an. Pour la poursuite du traitement, le médecin doit fournir l’évidence d’un effet bénéfique par rapport à l’évaluation faite avant de le commencer, soit :

    • une réduction de la fréquence annuelle des poussées invalidantes au cours de la dernière année;

      et

    • une stabilisation du score sur l’échelle EDSS ou une augmentation de moins de 2 points sans que le score excède 5.

      On entend par poussée invalidante une poussée durant laquelle un examen neurologique confirme une névrite optique, un syndrome de la fosse postérieure (tronc cérébral et cervelet) ou des symptômes révélant une atteinte de la moelle épinière (myélite).

 

Principales références utilisées

Polman CH, O’Connor PW, Havrdova E, et coll. A randomized, placebo-controlled trial of natalizumab for relapsing multiple sclerosis (AFFIRM). N Engl J Med 2006; 354: 899-910.

National Institute for Health and Clinical Excellence. Natalizumab for treatment of adults with highly active relapsing remitting multiple sclerosis. Août 2007. [En ligne]. Adresse URL : www.nice.org.uk

Note : D’autres références publiées ou non publiées ont été consultées.

 

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