Extrait d'avis au ministre

Tysabri

Dénomination commune / Sujet : Natalizumab
Nom du fabricant : Biogen
Forme : Solution pour perfusion intraveineuse
Teneur : 300 mg/15 mL

Indication : Sclérose en plaques de forme rémittente (SEP)

Recommandation de l'INESSS
Avis de refus – Valeur thérapeutique et justesse du prix

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Evaluation publiée le 22 juin 2007

Description du médicament

Le natalizumab est un anticorps monoclonal recombiné antagoniste sélectif de l’alfa-4 intégrine. Il diminue l’inflammation en bloquant l’adhésion des lymphocytes T activés aux cellules endothéliales. Il est indiqué en monothérapie pour le traitement des personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) de forme rémittente pour réduire la fréquence des poussées cliniques, diminuer le nombre et le volume des lésions cérébrales actives identifiées à l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) et pour retarder la progression de l’incapacité physique. TysabriMC est généralement recommandé chez les personnes qui n’ont pas une réponse adéquate ou qui ne tolèrent pas les autres traitements de la SEP. Les traitements actuellement disponibles pour cette indication et inscrits dans la section des médicaments d’exception sont

l’interféron bêta-1a (AvonexMC et RebifMC), l’interféron bêta-1b (BetaseronMC) et l’acétate de glatiramère (CopaxoneMC).

Les études AFFIRM (Polman 2006) et SENTINEL (Rudick 2006) sont les principaux essais ayant évalué l’efficacité et l’innocuité du natalizumab dans le traitement de la SEP. L’étude AFFIRM est un essai randomisé et contrôlé dont le but est de comparer l’efficacité et l’innocuité du natalizumab en première intention de traitement au placebo. L’étude SENTINEL est également un essai de phase III. Il compare le traitement de seconde intention combinant le natalizumab à l’interféron bêta-1a au traitement par l’interféron seul. Le natalizumab a été administré à raison de 300 mg I.V. aux quatre semaines pendant deux ans. Les résultats démontrent que le natalizumab en première intention, en comparaison avec le placebo :

  • réduit le nombre annuel moyen de poussées cliniques de 65 % après un an et de 68 % après deux ans;
  • réduit de 42 % la progression de la maladie selon le score à l’échelle EDSS (Expanded Disability Status Scale) après deux ans;
  • diminue le nombre et le volume des lésions actives identifiées à l’IRM.

Aucune étude, avec le natalizumab en monothérapie, n’a été réalisée chez des personnes dont la maladie est réfractaire aux traitements usuels, ni n’a comparé son efficacité aux interférons ou au glatiramère. Le Conseil reconnaît la valeur thérapeutique du natalizumab en première intention chez les personnes atteintes d’une SEP de forme rémittente. Cependant il ne reconnaît pas la valeur thérapeutique du natalizumab chez les personnes dont la maladie est réfractaire aux traitements usuels en raison de l’absence de donnée chez cette population.

En regard de l’innocuité, le natalizumab entraîne surtout de la fatigue et des réactions de type allergique. L’effet indésirable le plus craint est la leuco-encéphalopathie multifocale progressive. Cet effet indésirable potentiellement mortel a été observé lorsque le natalizumab a été administré en association avec un interféron. Santé Canada a d’ailleurs autorisé la mise en marché de TysabriMC en monothérapie uniquement et ce, dans le cadre d’un programme de surveillance.

Une fiole de 300 mg de TysabriMC coûte 2 809,18 $. Le coût de traitement annuel avec le natalizumab est de 36 519 $. Ce coût de traitement est plus élevé que celui de l’acétate de glatiramère ou des interférons bêta. D’un point de vue pharmacoéconomique, les ratios coût-utilité différentiels du natalizumab en première intention, en comparaison avec l’absence de traitement, sont beaucoup plus élevés que ce qui est généralement considéré acceptable. En raison de l’absence d’étude clinique comparative avec les interférons ou le glatiramère et à la lumière des résultats de l’étude pharmacoéconomique, le Conseil ne peut justifier des ratios coût-utilité aussi élevés.

En conséquence, le Conseil ne reconnaît pas la valeur thérapeutique de TysabriMC chez les personnes atteintes de SEP de forme rémittente réfractaires aux traitements usuels. Cependant, bien qu’il reconnaisse la valeur thérapeutique du natalizumab en première intention, celui-ci ne rencontre pas le critère de la justesse du prix à cette étape du traitement. C’est pourquoi le Conseil a recommandé le refus d’inscrire TysabriMC sur les listes de médicaments.

 

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement