Extrait d'avis au ministre

Tukysa (cancer du sein)

Dénomination commune / Sujet : tucatinib
Nom du fabricant : Seagen
Forme : Co.
Teneur : 50 mg, 150 mg

Indication : En association avec le trastuzumab et la capécitabine pour le traitement du cancer du sein HER2+

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Inscrire à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2022-11-09)
Surseoir à la décision (2021-11-10)

Evaluation publiée le 08 octobre 2021

Téléchargez l'Avis au ministre sur Tukysa (cancer du sein)

Extrait de l'avis au ministre sur Tukysa 447 KiO

Le cancer du sein représente l’un des cancers le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes au Québec. Lorsque ce cancer est métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, les patients vivent habituellement moins de cinq ans et il n'existe aucun traitement pour le guérir. Environ 15 à 20 % des patients atteints présentent un cancer avec une quantité importante (surexpression) du récepteur du facteur de croissance épidermique humain (HER2), caractéristique qui oriente le choix du traitement. Le traitement initial consiste généralement en une combinaison de médicaments ciblant le HER2, soit le trastuzumab et le pertuzumab (HerceptinMC- PerjetaMC), avec une chimiothérapie. Malheureusement, cette première thérapie peut être inefficace et un autre médicament ciblant le HER2 est alors administré, le trastuzumab emtansine (KadcylaMC; T‑DM1). Cependant, lorsque la maladie progresse après ces traitements, il n’y a pas de traitement standard et les options disponibles sont plutôt d’efficacité décevante.

Le tucatinib (TukysaMC), médicament qui cible le HER2, est utilisé notamment pour traiter le cancer du sein métastatique surexprimant le HER2. Il est donné en association avec le trastuzumab et la capécitabine, pour les personnes ayant reçu auparavant le trastuzumab, le pertuzumab et le T-DM1. Le tucatinib et la capécitabine s’administrent par voie orale, alors que le trastuzumab s’administre par voie intraveineuse.

L’efficacité et les effets indésirables du tucatinib, en association avec le trastuzumab et la capécitabine, ont été évalués dans une étude de bonne qualité chez des patients qui avaient été traités préalablement pour le cancer du sein. Les résultats de cette étude montrent que l’ajout du tucatinib au trastuzumab et à la capécitabine permet de réduire le risque de progression de la maladie et de décès, comparativement à l’association trastuzumab/capécitabine. Des bénéfices ont également été observés chez les patients ayant des métastases au cerveau. Finalement, même si l’ajout du tucatinib entraîne plus d’effets indésirables, l’INESSS considère que cela est tout de même acceptable compte tenu des bénéfices démontrés. Cette association représenterait une nouvelle option de traitement et viendrait combler un besoin de santé jugé important.

Le coût du traitement du tucatinib en association avec le trastuzumab et la capécitabine est élevé. Le rapport entre son coût et son efficacité (les effets sur la durée de vie et la qualité de vie), comparativement à l’association trastuzumab/capécitabine, est très élevé et défavorable. De plus, l’INESSS estime qu’au cours des trois prochaines années, cette association de médicaments entraînerait, pour les établissements de santé, des dépenses additionnelles d’environ 67,5 millions de dollars au total pour le traitement de 597 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de retarder la progression de la maladie et de prolonger la vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser TukysaMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement