Extrait d'avis au ministre

Stelara

Dénomination commune / Sujet : Ustekinumab
Nom du fabricant : J.O.I.
Forme : Solution injectable sous-cutanée (seringue)
Teneur : 45 mg/0,5 ml

Indication : Psoriasis en plaques

Recommandation de l'INESSS
Ajout aux listes de médicaments – Médicament d'exception

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Evaluation publiée le 01 octobre 2009

Description du médicament

L’ustekinumab est un anticorps monoclonal humain qui cible de façon spécifique les interleukines IL-12 et Il-23, principales responsables du processus sous-jacent du psoriasis. Selon Santé Canada, l’ustekinumab est indiqué dans le traitement du psoriasis en plaques chronique de sévérité modérée ou élevée chez les adultes qui sont candidats à un traitement systémique ou à une photothérapie. D’autres agents biologiques sont couverts par le régime général, sous certaines conditions, pour le traitement du psoriasis : l’adalimumab (HumiraMC), l’étanercept (EnbrelMC) et l’infliximab (RemicadeMC). L’injection de ce produit avec une dose d’entretien aux 12 semaines distingue cet agent biologique des autres.

Valeur thérapeutique

L’efficacité de l’ustekinumab a été mesurée à l’aide de l’échelle PASI (Psoriasis Area and Severity Index) dans deux essais cliniques randomisés et contrôlés, PHOENIX I et PHOENIX II. Les 1 996 personnes traitées avec l’ustekinumab 45 mg et 90 mg ont obtenu une amélioration nettement supérieure à celles sous placebo pour le PASI 75 après 12 semaines de traitement. Une prolongation de l’étude PHOENIX II démontre qu’une majorité de répondants initiaux ont maintenu cette réponse au PASI 75 jusqu’à la 100e semaine. À noter qu’un peu plus de la moitié des sujets ont reçu une thérapie systémique conventionnelle dans les 12 mois précédents. Par ailleurs, ces essais démontrent une amélioration significative de la qualité de vie mesurée notamment avec le DLQI (Dermatology Life Quality Index).

Le Conseil s’est penché sur l’efficacité et sur les conséquences sur la qualité de vie des personnes traitées à l’ustekinumab chez des populations atteintes d’une forme grave de psoriasis et ayant déjà été traitées par des thérapies systémiques conventionnelles. Il a eu accès à des données cliniques non publiées contre un comparateur actif, qui confirment les bénéfices obtenus chez les patients ayant déjà fait l’essai d’agents systémiques. De plus, concernant les sujets plus gravement atteints, le Conseil juge qu’ils formaient la plus grande proportion des participants aux études, comme en témoigne le score PASI moyen (PASI = 20). Cela permet aussi de conclure positivement concernant la valeur du traitement à l’ustekinumab chez cette dernière clientèle. À la lumière de ces données, le Conseil reconnaît la valeur thérapeutique de l’ustekinumab pour le traitement du psoriasis en plaques chronique de forme modérée ou grave.

Afin de tenir compte de la fréquence d’administration particulière de l’ustekinumab, le Conseil juge que la durée initiale de traitement nécessaire pour permettre une évaluation de l’efficacité chez un individu, afin de décider de la poursuite du traitement, devrait être de 5 mois et non de 4 mois, telle qu’elle l’est actuellement pour les anti-TNF déjà inscrits pour cette indication.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Le coût annuel du traitement avec l’ustekinumab s’élève à environ 25 000 $ pour la première année, puis à environ 17 000 $ pour les années subséquentes. Le coût du traitement pour la première année avec l’ustekinumab est supérieur à celui avec l’adalimumab, qui est d’environ 19 000 $. Cependant, le coût du traitement d’entretien avec l’ustekinumab est inférieur à celui de tous les agents biologiques indiqués pour le traitement du psoriasis, dont le prix varie de 18 000 $ à 36 000 $.

D’un point de vue pharmacoéconomique, le Conseil a analysé une étude coût-utilité non publiée comparant l’ustekinumab à l’étanercept. L’ustekinumab a été administré à raison de 45 mg aux semaines 0 et 4, puis toutes les 12 semaines ensuite, tandis que l’étanercept a été administré à une posologie standard de 50 mg 2 fois par semaine pour les 12 premières semaines, puis 1 fois par semaine ensuite. Le Conseil a retenu, avec certains ajustements, les scénarios modélisés qui correspondent à un psoriasis de forme grave chez une population plus sévèrement atteinte et n’ayant pas répondu à un traitement systémique auparavant. Toutefois, aucune donnée n’est disponible quant à l’augmentation de la dose ou de la fréquence d’administration en cas de réponse partielle aux posologies usuelles d’ustekinumab. À la lumière des données examinées, parallèlement aux autres agents biologiques inscrits pour cette indication et comparativement aux soins standards, l’utilisation de l’ustekinumab entraîne des coûts additionnels en soins de santé qui sont justifiés par les bénéfices observés en termes d’amélioration de la qualité de vie. Le Conseil est donc d’avis que les résultats pharmacoéconomiques permettent de considérer que l’ustekinumab satisfait aux critères économique et pharmacoéconomique.

Conclusion

En tenant compte de l’ensemble des critères prévus à la Loi, le Conseil a recommandé l’ajout de StelaraMC sur les listes de médicaments, selon l’indication reconnue suivante :

  • pour le traitement des personnes atteintes d’une forme grave de psoriasis en plaques chronique :

    • en présence d’un score égal ou supérieur à 15 sur l’échelle de sévérité du psoriasis (PASI) ou de plaques importantes au niveau du visage, de la paume des mains, de la plante des pieds ou de la région génitale;

      et

    • en présence d’un score égal ou supérieur à 15 au questionnaire d’évaluation de la qualité de vie (DLQI);

      et

    • lorsqu’un traitement de photothérapie de 30 séances ou plus pendant 3 mois n’a pas permis un contrôle optimal de la maladie, à moins que ce traitement soit contre‑indiqué, ne soit pas toléré, ne soit pas accessible ou qu’un traitement de 12 séances ou plus pendant 1 mois n’ait pas procuré d’amélioration significative des lésions;

      et

    • lorsqu’un traitement avec 2 agents de rémission, utilisés en concomitance ou non, pendant au moins 3 mois chacun n’a pas permis un contrôle optimal de la maladie.À moins d'intolérance ou de contre-indication sérieuses, ces 2 agents doivent être :
      • le méthotrexate à la dose de 15 mg ou plus par semaine;

        ou

      • la cyclosporine à la dose de 3 mg/kg ou plus par jour;

        ou

      • l’acitrétine à la dose de 25 mg ou plus par jour.

        La demande initiale est autorisée pour une période maximale de 5 mois.

        Lors d’une demande pour la poursuite du traitement, le médecin doit fournir les données qui permettent de démontrer les effets bénéfiques du traitement, soit

      • une amélioration d’au moins 75 % du score PASI;

        ou

      • une amélioration d’au moins 50 % du score PASI et une diminution d’au moins 5 points au questionnaire DLQI;

        ou

      • une amélioration significative des lésions au niveau du visage, de la paume des mains, de la plante des pieds ou de la région génitale et une diminution d’au moins 5 points au questionnaire DLQI.

        Les demandes de poursuite de traitement sont autorisées pour une période maximale de 6 mois.

        Les autorisations pour l’ustekinumab sont données pour une dose de 45 mg aux semaines 0 et 4 puis aux 12 semaines. Une dose de 90 mg peut être autorisée pour les personnes dont le poids corporel est supérieur à 100 kg.

 

Principales références utilisées

Leonardi CL, Kimball AB, Papp KA, et coll. Efficacy and safety of ustekinumab, a human interleukin-12/23 monoclonal antibody, in patients with psoriasis : 76-week results from a randomised, double-blind, placebo-controlled trial (PHOENIX I). Lancet 2008; 371: 1665-74.

Papp KA, Langley RG, Lebwohl M, et coll. Efficacy and safety of ustekinumab, a human interleukin-12/23 monoclonal antibody, in patients with psoriasis : 52-week results from a randomised, double-blind, placebo-controlled trial (PHOENIX II). Lancet 2008; 371: 1675-84.

Note : D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.

 

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