Extrait d'avis au ministre

Simponi (PAR)

Dénomination commune / Sujet : Golimumab
Nom du fabricant : Schering
Forme : Solution pour injection sous-cutanée
Teneur : 50 mg

Indication : Polyarthrite rhumatoïde

Recommandation de l'INESSS
Avis de refus – Valeur thérapeutique

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Évaluation publiée le 01 février 2010

Description du médicament

Le golimumab est un anticorps monoclonal (anti-TNF) humain indiqué notamment pour la réduction des signes et des symptômes chez les adultes présentant des poussées évolutives des formes modérées ou graves de polyarthrite rhumatoïde (PAR), et ce, en association avec le méthotrexate. Actuellement, cinq agents biologiques pour le traitement de cette pathologie figurent déjà sur les listes de médicaments avec des indications reconnues : l’abatacept (OrenciaMC), l’adalimumab (HumiraMC), l’étanercept (EnbrelMC), l’infliximab (RemicadeMC) et le rituximab (RituxanMC). Le golimumab s’en distingue par une posologie mensuelle à la dose reconnue de 50 mg. Contrairement à ces produits, Santé Canada n’a pas encore approuvé l’utilisation du golimumab pour inhiber la progression des dommages structuraux ni pour améliorer la capacité fonctionnelle des personnes.

Valeur thérapeutique

Les données d’efficacité du golimumab reposent principalement sur trois essais cliniques de phase III, randomisés et contrôlés avec placebo. Chacune des études cible des populations différentes.

Traitement de la PAR au stade précoce

L’étude GO-BEFORE (Emery 2009) concerne des personnes souffrant de PAR active, diagnostiquée, pour la majorité, depuis trois ans ou moins, et n’ayant jamais pris de méthotrexate. La population a été divisée en plusieurs groupes selon différents régimes médicamenteux dont les plus pertinents sont : placebo avec méthotrexate (groupe contrôle) et golimumab 50 mg  avec méthotrexate. Il est à souligner que la dose de 100 mg de golimumab a aussi été considérée. Les critères d’efficacité étaient mesurés à 24 semaines. Les principaux constats sont les suivants :

  • le pourcentage de réponse aux critères ACR20 et ACR50 statistiquement supérieurs dans le groupe recevant le golimumab 50 mg avec le méthotrexate par rapport à ceux du groupe contrôle (ACR50 : 40 % contre 29 % [premier point d’aboutissement primaire], ACR20 : 62 % contre 49 %);
  • aucune différence dans l’amélioration de l’état fonctionnel, mesuré à l’aide du HAQ-DI (Health Assessment Questionnaire Disability Index), entre les sujets du groupe recevant le golimumab 50 mg avec le méthotrexate et ceux du groupe contrôle (44 % contre 37 %).

L’étude GO-BEFORE avait aussi comme objectif principal d’observer l’effet sur les dommages structuraux à 52 semaines. La publication ne fait aucune mention de ces résultats. Considérant l’importance de ces derniers pour apprécier les bénéfices cliniques du golimumab sur la morbidité, le Conseil juge nécessaire d’avoir des données publiées.

À la lumière de l’ensemble des résultats, le Conseil reconnaît une certaine efficacité au golimumab à réduire les signes et les symptômes à court terme de la PAR au stade précoce. Toutefois, il ne peut se prononcer sur son effet sur l’état fonctionnel des personnes ni sur ses bénéfices sur le plan des érosions.

Traitement de la PAR réfractaire au méthotrexate

L’efficacité du golimumab chez des personnes ayant une maladie active malgré l’administration du méthotrexate est documentée dans l’essai GO-FORWARD (Keystone 2008). Les sujets ont été répartis de la même façon que dans l’étude précédente. Les principaux résultats observés dans les 24 premières semaines de l’étude sont les suivants :

  • meilleure efficacité du golimumab combiné au méthotrexate par rapport au groupe contrôle, observée d’après les critères ACR20, ACR50, ACR70 et les différents paramètres DAS28 (28-joint Disease Activity Score, critère de l’European League Against Rheumatism), aux semaines 14 et 24;
  • amélioration de l’état fonctionnel à la semaine 24 dans les groupes prenant le golimumab et le méthotrexate, confirmée par une réduction cliniquement significative du HAQ-DI, variant de 0,38 à 0,50 selon la dose.

Le Conseil a eu accès à des données sur la prolongation de l’étude jusqu’à deux ans. Toutefois, concernant l’effet du golimumab sur les dommages structuraux, aucunes données publiées ne sont disponibles.

Par ailleurs, il n’existe actuellement aucun essai comparant directement le golimumab à un autre anti-TNF pour le traitement de la PAR réfractaire au méthotrexate. L’hétérogénéité entre les populations étudiées jusqu’à maintenant pour cet usage et pour cette catégorie d’agents biologiques rend les comparaisons indirectes plus difficiles d’interprétation. C’est pourquoi le Conseil estime qu’une étude comparant le golimumab à un autre anti-TNF permettrait d’en apprécier plus adéquatement son efficacité relative.

Traitement de la PAR après l’utilisation d’un ou plusieurs anti-TNF

L’étude GO-AFTER (Smolen 2009) a permis d’évaluer l’efficacité et l’innocuité du golimumab chez des personnes souffrant de PAR active qui ont déjà pris au moins une dose d’adalimumab, d’étanercept ou d’infliximab, et qui pouvaient poursuivre les agents de rémission oraux commencés avant. La plupart des mesures d’efficacité sont basées sur les mêmes indices que dans l’étude précédente. Les résultats principaux relatifs au golimumab sont les suivants :

  • meilleure réponse selon les critères ACR20, ACR50, ACR70 et selon la majorité des différents paramètres de réponse DAS28, aux semaines 14 et 24;
  • meilleure réponse s’il est associé à un agent de rémission oral ou encore si le nombre d’anti-TNF déjà essayés est inférieur à trois;
  • amélioration cliniquement significative du HAQ-DI observée à la semaine 24;
  • meilleure qualité de vie mesurée à l’aide du score FACIT-F (Assessment of chronic illness therapy-fatigue);
  • aucunes données ne sont disponibles sur le maintien de la réponse symptomatique à plus long terme ni sur le ralentissement de la progression des érosions.

À la lumière de l’ensemble des données qu’il a revues, le Conseil reconnaît que le golimumab est efficace, en association avec le méthotrexate, pour améliorer les signes, les symptômes et la capacité fonctionnelle des personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde. Toutefois, les publications ne font pas mention des résultats sur les dommages structuraux. De plus, aucune étude comparative avec d’autres anti-TNF n’est disponible. Le Conseil croit donc nécessaire d’obtenir davantage de données sur ces derniers éléments avant de pouvoir statuer favorablement sur la valeur thérapeutique du golimumab.

Conclusion

En conséquence, le Conseil a recommandé de ne pas inscrire SimponiMCsur les listes de médicaments pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, car il ne satisfait pas au critère de la valeur thérapeutique.

 

Principales références utilisées

Emery P, Fleischmann RM, Moreland LW, et coll. Golimumab, a anti-tumor necrosis factor α monoclonal antibody, injected subcutaneously every four weeks in methotrexate-naive patients with active rheumatoid arthritis. Arthritis Rheum 2009; 60(8): 2272-83 (Étude GO-BEFORE).

Smolen JS, Kay J, Doyle MK, et coll. Golimumab in patients with active rheumatoid arthritis after treatment with tumor necrosis factor α inhibitors (GO-AFTER study): a multicentre, randomised, double-blind, placebo-controlled, phase III trial. Lancet [Published Online 2009 June 29], DOI : 10.1016/s0140-6736(09)60506-7.

Kay J, Metteson EL, Dasgupta B, et coll. Golimumab in patients with active rheumatoid arthritis despite treatment with methotrexate. Arthritis Rheum 2008; 58(4): 964-75.

Keystone E, Genovese MC, Klaresbog, et coll. Golimumab, a human antibody to TNF-α given by monthly subcutaneously injections, in active rheumatoid arthritis despite treatment with methotrexate: The GO-FORWARD study. Ann Rheum Dis 2009; 68(6): 789-96.

Note : D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.

 

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement