Extrait d'avis au ministre
Sarclisa (myélome multiple)
Nom du fabricant : Sanofi Genzyme
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 20 mg/ml (5 ml), 20 mg/ml (25 ml)
Indication : En association avec le carfilzomib et la dexaméthasone, pour le traitement des patients atteints d’un myélome multiple
Recommandation de l'INESSS
Refus d'inscription
Décision du Ministre
Inscrire à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2023-04-13)
Surseoir à la décision (2022-07-06)
Évaluation publiée le 01 juin 2022
Téléchargez l'Avis au ministre sur Sarclisa (myélome multiple)
Le myélome multiple est un cancer relativement fréquent qui prend forme dans la moelle osseuse, et dont la guérison est rare. Il s’agit d’une maladie qui touche particulièrement les personnes de 65 ans ou plus, et davantage les hommes que les femmes. Sans traitement, les patients atteints de ce cancer ont une espérance de vie de moins de 5 ans. Actuellement, lorsque le cancer progresse après un 1er traitement, les patients peuvent recevoir diverses combinaisons de médicaments qui incluent principalement le daratumumab (DarzalexMC), la dexaméthasone et soit le bortézomib (VelcadeMC) ou la lénalidomide (RevlimidMC). Ces traitements se donnent de façon sous-cutanée ou orale. D’autres combinaisons de médicaments, comme le carfilzomib (KyprolisMC) associé à la dexaméthasone, sont aussi possibles, mais elles sont rarement utilisées en raison d’une efficacité plus modeste. L’important, c’est que la combinaison de médicaments choisie soit différente de celle que le patient a reçue précédemment.
L’isatuximab (SarclisaMC) est un médicament qui s’administre par voie intraveineuse et qui cible une protéine particulière, appelée CD38. Il est donné en même temps que le carfilzomib et la dexaméthasone aux patients qui ont déjà reçu au moins 1 traitement dans le passé, mais dont la maladie progresse toujours. Comme les autres traitements offerts à ce stade de la maladie, l’isatuximab vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la vie et à améliorer le confort des patients; aucun ne permet de guérir.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’isatuximab, en association avec le carfilzomib et la dexaméthasone, repose sur une étude et une analyse, de bonne qualité. Les résultats de l’étude démontrent que cette association retarde la progression du cancer par rapport à l’association carfilzomib/dexaméthasone chez un nombre élevé de patients, et présente un profil d’effets secondaires globalement acceptable. Enfin, ce traitement ne semble pas nuire à la qualité de vie des patients. L’analyse compare indirectement l’association isatuximab/carfilzomib/dexaméthasone au traitement qui est le plus souvent donné aux patients lorsque la maladie progresse pour la 1re fois (daratumumab/bortézomib/dexaméthasone; DVd). Bien qu’incertains, les résultats de cette analyse indiquent que les 2 traitements semblent avoir une efficacité similaire.
Le coût d’acquisition mensuel de l’isatuximab, en association avec le carfilzomib et la dexaméthasone est élevé, soit de l’ordre de 40 000 $ pour le 1er mois et de 31 000 $ pour les mois suivants. Lorsque cette combinaison de traitements est comparée à l’association daratumumab/bortézomib/dexaméthasone, il appert que les bénéfices cliniques sont jugés somme toute comparables. Ainsi, en raison de l’absence de bénéfice incrémental par rapport à l’association DVd ainsi que de son impact conséquent sur la vie des patients et sur le système de santé en lien avec ses modalités d’administration, son coût plus élevé est difficilement justifiable. Par ailleurs, l’INESSS estime que durant les 3 prochaines années, son remboursement entraînerait des dépenses additionnelles de 33,3 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 158 patients.