Extrait d'avis au ministre

Rybrevant (CPNPC)

Dénomination commune / Sujet : amivantamab
Nom du fabricant : Janssen
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 50 mg/ml (7 ml)

Indication : Traitement du cancer du poumon non à petites cellules localement avancé ou métastatique, porteurs de mutations activatrices d'insertion de l'exon 20 de l'EGFR

Recommandation de l'INESSS
Refus d’inscription

Décision du Ministre
Ne pas inscrire à la liste des médicaments-Établissements (2023-05-25)

Evaluation publiée le 03 mai 2023

Téléchargez l'Avis au ministre sur Rybrevant (CPNPC)

Extrait d'avis sur Rybrevant 305 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Lorsque ce cancer est au stade avancé ou métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, les patients vivent rarement plus de 5 ans, et il n’existe aucun traitement pouvant les guérir. Environ 1 % des patients qui en sont atteints ont des tumeurs avec mutation particulière du gène du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR), appelée « mutation par insertion dans l’exon 20 » (ex20ins), caractéristique qui oriente le choix du traitement. Les médicaments habituellement offerts en cas de mutations du gène de l’EGFR autres que la mutation ex20ins ne sont pas très efficaces.

Au stade avancé de la maladie, les patients reçoivent d’abord une chimiothérapie incluant un médicament de la classe des sels de platines. Lorsque le cancer progresse, une chimiothérapie différente peut être administrée. Au Québec, il s’agit le plus souvent du docetaxel (TaxotereMC). Malgré l’administration de ce médicament, la maladie progresse généralement en quelques mois.

L’amivantamab (RybrevantMC), médicament qui cible notamment les mutations ex20ins du gène de l’EGFR, est indiqué pour traiter le CPNPC, au stade avancé ou métastatique. Il peut être administré lorsque la maladie a progressé à la suite d’une chimiothérapie incluant un sel de platine. Comme les autres traitements offerts à ce stade de la maladie, l’amivantamab vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la vie et à améliorer le confort des patients. Il s’administre par perfusion intraveineuse. Il a obtenu une approbation conditionnelle de Santé Canada en attendant des résultats supplémentaires permettant de confirmer son bénéfice clinique.

L’évaluation de l’amivantamab repose sur une étude de très faible qualité dans laquelle l’efficacité, les effets secondaires et la qualité de vie n’ont pas été comparés à des traitements actuellement utilisés. Les résultats suggèrent que ce médicament entraîne une réduction de la taille de la tumeur chez environ 40 % des patients, la durée de la réponse est d’environ 11 mois et le fardeau des effets secondaires semble acceptable. Toutefois, les résultats d’efficacité, de même que ceux concernant les effets secondaires, sont très incertains en raison de limites méthodologiques importantes. Aucune conclusion ne peut être tirée concernant l’effet du médicament sur la qualité de vie. Une comparaison indirecte a été évaluée afin de comparer l’amivantamab à différents traitements, notamment des chimiothérapies, et ses résultats sont également incertains. Ainsi, malgré un grand besoin de santé, il n’est donc pas démontré que l’amivantamab puisse le combler. De ce fait, l’INESSS n’est pas en mesure de reconnaître la valeur thérapeutique de l’amivantamab pour l’indication demandée.

Puisque la valeur thérapeutique de RybrevantMC n’est pas reconnue, les 4 autres aspects prévus par la loi n’ont pas été évalués. Ceux-ci sont la justesse du prix, le rapport entre le coût et l’efficacité du traitement, les conséquences, sur la santé de la population et sur les autres composantes du système de santé, de l’inscription de ce médicament sur la liste, ainsi que l’opportunité de l’inscrire au regard de l’objet du régime général.

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