Extrait d'avis au ministre

Polivy (LGCB)

Dénomination commune / Sujet : polatuzumab védotine
Nom du fabricant : Roche
Forme : Pd. Perf. I.V.
Teneur : 30 mg et 140 mg

Indication : Pour le traitement de 1re intention du lymphome à grandes cellules B

Recommandation de l'INESSS
Refus d’inscription

Décision du Ministre
Surseoir à la décision (2023-11-08)

Evaluation publiée le 01 novembre 2023

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Extrait d'avis au ministre sur Polivy 557 KiO

Le lymphome à grandes cellules B est un cancer des ganglions. Il est très agressif, car son évolution est rapide. Le diagnostic est souvent posé chez des individus dans la soixantaine. Le traitement initial le plus fréquent est une combinaison de médicaments anticancéreux (immunochimiothérapie) appelée « R‑CHOP », laquelle guérit environ 60 % des patients. Malheureusement, le R-CHOP peut être inefficace ou mal toléré. Dans ces cas, d’autres traitements anticancéreux peuvent être utilisés. Toutefois, la guérison survient généralement moins fréquemment avec ces traitements qu’avec le R-CHOP.

Le polatuzumab védotine (PolivyMC) est un médicament constitué d’un anticorps lié à un médicament anticancéreux. L’anticorps se lie aux cellules cancéreuses (lymphocytes B) pour ensuite libérer le médicament. Le polatuzumab védotine est administré en combinaison avec 4 des 5 médicaments présents dans le traitement standard R-CHOP, soit le rituximab, le cyclophosphamide, la doxorubicine et la prednisone, selon un schéma thérapeutique similaire. Cette combinaison, nommée pola-R-CHP, est utilisée pour le traitement du lymphome diffus à grandes cellules B n’ayant jamais été traité au préalable.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du pola-R-CHP repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats obtenus après un suivi d’un peu plus de 2 ans démontrent que la combinaison pola-R-CHP retarde la progression de la maladie ou les rechutes par rapport à la combinaison R-CHOP; le bénéfice concerne toutefois un pourcentage modeste de patients. Les effets secondaires potentiellement graves les plus notables associés au pola-R-CHP sont la diarrhée, l’anémie et les neutropénies fébriles. La toxicité du pola-R-CHP est importante; elle s’apparente à celle de la combinaison R-CHOP.

Le coût de traitement par pola-R-CHP est élevé. De plus, comparativement au R-CHOP, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) n’est pas favorable et est hautement incertain. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement du polatuzumab entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 72 millions de dollars sur le budget du système de santé pour le traitement de 905 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement pouvant retarder la progression de la maladie ou réduire le risque de rechute. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. Dans ce contexte, puisque le coût de PolivyMC est très élevé par rapport aux bénéfices démontrés et qu’il engendre des coûts additionnels importants sur le budget des établissements de santé, l’INESSS recommande au ministre de ne pas rembourser le polatuzumab védotine.

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