Extrait d'avis au ministre

Padcev (cancer urothélial)

Dénomination commune / Sujet : enfortumab védotine
Nom du fabricant : Seagen
Forme : Pd. Perf. I.V.
Teneur : 20 mg, 30 mg

Indication : Traitement des patients atteints d’un cancer urothélial métastatique ou localement avancé

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Inscrire à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2022-12-14)
Surseoir à la décision (2022-04-13)

Evaluation publiée le 30 mars 2022

Téléchargez l'Avis au ministre sur Padcev (cancer urothélial)

Extrait de l'avis au ministre sur Padcev 515 KiO

Le carcinome urothélial est un cancer relativement fréquent qui se développe surtout dans la vessie, mais qui peut également toucher les voies urinaires. Il s’agit d’une maladie grave qui touche particulièrement les personnes de 65 ans ou plus, et davantage les hommes que les femmes. Bien que dans la majorité des cas, le carcinome urothélial soit détecté au début de la maladie et peut être guéri chirurgicalement, il a tendance à réapparaître chez beaucoup de personnes malgré les traitements, et à progresser vers un stade plus avancé, voire à s’étendre dans tout le corps (cancer métastatique). Actuellement, lorsque le cancer ne peut pas être opéré ou qu’il est métastatique, les personnes peuvent tout d’abord recevoir une chimiothérapie composée de la gemcitabine et d’un sel de platine (cisplatine ou carboplatine), puis une immunothérapie telle que l’avelumab (BavencioMC) ou le pembrolizumab (KeytrudaMC). À la récidive, les traitements se limitent principalement au paclitaxel et au docetaxel, deux chimiothérapies.

L’enfortumab védotine (PadcevMC) est un traitement qui combine un médicament anticancéreux et un anticorps qui cible une protéine particulière sur les cellules cancéreuses, appelée nectine-4. Il est utilisé pour traiter le carcinome urothélial qui ne peut pas être opéré, chez les patients qui ont déjà reçu une chimiothérapie comprenant un sel de platine et une immunothérapie. Comme les autres traitements offerts à ce stade de la maladie, l’enfortumab védotine vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la vie et à améliorer le confort des patients; aucun ne permet de guérir.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables de l’enfortumab védotine repose sur une étude de bonne qualité réalisée sur des patients qui avaient déjà reçu une chimiothérapie et une immunothérapie. Les résultats démontrent que ce traitement permet de prolonger la vie des patients, par rapport à la chimiothérapie (paclitaxel ou docetaxel), chez un nombre assez élevé de patients, avec une toxicité globalement acceptable. Enfin, ce traitement ne semble pas nuire à la qualité de vie. Il pourrait répondre au besoin de santé présent à ce stade de la maladie.

Le coût de traitement de l’enfortumab védotine est très élevé comparativement au paclitaxel et au docetaxel. De plus, comparativement à ces derniers, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les 3 prochaines années, l’enfortumab védotine entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 26 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 297 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser PadcevMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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